Né à Haguenau en 1965, il passe les 18 premières années de sa vie à Lembach, puis à Haguenau où il fera partie de l’aventure Radio Plus, avant de se lancer dans la vidéo, puis d’entrer à la LAFA (Ligue d’Alsace de Football) où il est responsable du marketing depuis 18 ans. Mais Jean Luc Filser est surtout connu comme le speaker du Racing Club de Strasbourg Alsace depuis 21 ans.
Pour commencer, un mot sur votre jeunesse en Alsace du Nord…
Je me souviens des conneries que tu peux faire quand tu es môme. À l’époque il n’y avait pas de Wi-Fi, on sortait entre potes, on jouait au foot dans la rue, on improvisait des parties de tennis, c’est aussi la cuisine de Fernand Mischler puisque ma mère y travaillait. Elle habite toujours à Lembach, dès que j’ai un peu le temps je viens prendre la fraîcheur du Nord de l’Alsace, car il y a 5°C d’écart entre Lembach et Strasbourg. J’ai vécu dix ans à Haguenau, j’ai été marié à une Haguenovienne, mes vrais potes, mes premiers vrais amis dans la vie sont à Haguenau.
Un mot sur l’aventure Radio Plus…
J’ai commencé le 19 mars 1985, le jour de sa création. J’ai fait un peu de tout : l’animation, la programmation, le commercial, l’événementiel, jusqu’à mon service militaire. C’était la grande époque du début des radios FM.
C’est votre passion du football qui vous a amené à devenir speaker du Racing Club de Strasbourg ?
Oui. C’était compliqué, car il fallait succéder à Patrice Harquel, le speaker historique. C’était l’époque du rachat du club par la société McCormack et les gens n’en voulaient pas. Lors des deux premiers matchs, le speaker s’est fait huer comme pas possible. Ils m’ont demandé de les dépanner, pour un match. Ce jour-là, je n’ai pas fait le malin, je suis resté gentiment planqué au bord du terrain.
Vous êtes devenu un personnage incontournable du club, pourquoi ?
Ce qui a tout changé, c’est la liquidation. Quand le Racing s’est retrouvé tout en bas, en CFA 2, il y a eu une prise de conscience. Une nouvelle génération de supporters est arrivée et s’est identifiée aux joueurs du Racing. Pour moi, il était impensable de partir. Il fallait préserver les relations avec les supporters, ce qui est évidemment fondamental. Certains se saignent pour acheter des maillots, prendre un abonnement, allez voir les matchs à l’extérieur, moi je dis chapeau, bravo, je respecte cela. C’est peut-être pour ça que nous avons conservé une bonne relation. Je n’oublie pas que je vais au Racing depuis 1978, quand j’habitais Lembach, on y allait avec mon père et ses copains, j’ai toujours suivi le Racing. Plusieurs fois par jour, on me parle du Racing, partout, chez mon buraliste, au restaurant, les gens m’ont identifié au Racing. De plus, depuis l’année dernière et l’apparition des écrans géants, c’est comme une émission de télé, à chaque match, tu as 25 000 téléspectateurs.
S’il y avait une chose à changer dans ce rôle de speaker, ça serait quoi ?
Peut-être la possibilité d’intervenir plus souvent. Quand je vois comment les speakers s’éclatent au basket ou au handball, je me dis que, de temps en temps, sur un temps mort, si on pouvait relancer, réchauffer le public et ne pas attendre un but pour intervenir, cela serait très bien, mais c’est interdit par la Ligue.
Que représente le Racing pour vous ?
Même si je ne suis plus speaker un jour, je continuerais à aller voir les matchs, ma vie n’aurait pas été la même sans le Racing, cela fait partie de mon ADN. La moitié de mon sang est rouge, car c’est sa couleur, l’autre moitié est bleue.