Il y a dix ans encore, les mots « maquillage permanent » pouvaient en effrayer plus d’une. On avait tendance à penser immédiatement aux tatouages et traits grossiers à la place des sourcils ou en contour des lèvres.
Pourtant aujourd’hui, il n’en est plus rien. Nombreuses sont les femmes (mais aussi parfois les hommes), à se laisser tenter par ce qu’on appelle le
« microblading ». Cette technique consiste à restructurer le sourcil en le redessinant, poil par poil, de façon semi-permanente. Un travail méticuleux au résultat naturel.
Des heures d’entraînement
Julie Kuster, esthéticienne haguenovienne, s’est prise de passion pour le microblading et en a fait son métier en 2015. « Un sourcil peut complètement transformer un visage. Certaines clientes n’ont pas confiance en elle lorsqu’elles arrivent, et j’aime les voir repartir heureuses », dit-elle. « C’est beaucoup de travail, car chaque personne est différente et il faut dessiner selon le visage de chacune. » En octobre 2018, elle décide de suivre une formation de maquillage permanent pour apprendre à utiliser un dermographe. « C’est un appareil qui ressemble un peu à ceux des tatoueurs, qui permet une meilleure précision et une meilleure tenue que la méthode manuelle. Le dermographe est aussi plus doux pour la peau », dit-elle. « Mais il est beaucoup plus difficile à utiliser. C’était beaucoup d’entraînement, de dessin sur papier, de larmes aussi. Souvent, j’ai pensé à abandonner. »
Le 1er prix pour Julie
Et pourtant, pas question de sourciller : Julie est loin d’avoir abandonné. Le 6 avril, elle a secrètement participé au Mondial du Maquillage Permanent, qui avait lieu à Paris. « J’étais persuadée de repartir avec un diplôme de participation », rit-elle. « Sur place, j’ai croisé des filles que je suis sur les réseaux sociaux et dont j’admire le travail… ». Julie avait, comme toutes les candidates, deux heures pour réaliser des sourcils plus que réalistes. « J’étais surveillée pour toutes les étapes : la prise de mesures, l’hygiène, la netteté des poils dessinés, les explications que je fournissais à mon modèle, la rapidité… j’étais d’ailleurs la plus rapide, ce qui m’a fait peur. Puis un autre jury a évalué le sourcil terminé. C’était très stressant ! » Et quelques mois seulement après sa formation, elle est repartie avec le 1er prix !
Direction le Championnat du monde
« C’était un moment magique et fort en émotion, je ne m’y attendais pas du tout ! Et encore aujourd’hui, j’ai du mal à y croire ». En remportant ce grand concours, Julie s’est qualifiée pour le Championnat du monde de maquillage permanent qui aura lieu à Berlin à l’automne. Ce titre lui a également offert d’autres opportunités de carrière, dont elle ne peut pas encore parler aujourd’hui…