La cistude est une tortue aquatique, qui chasse uniquement dans l’eau de petites proies et qui hiberne en hiver, enfouie dans la vase au fond de l’eau. Autrefois répartie dans toute la France, elle ne se trouve plus que dans onze anciennes régions françaises. La diminution drastique de cette espèce en Europe est notamment due à la canalisation des fleuves et aux pratiques agricoles et piscicoles défavorables.
Un programme efficace
La tortue cistude aurait disparu d’Alsace au 19e siècle. Cela fait dix ans que le Parc zoologique et botanique de Mulhouse, associé au département du Bas-Rhin et au CNRS, se mobilise pour sa réintroduction. Le Parc participe en tant que centre d’élevage et assure un suivi sanitaire des animaux.
Les tortues sont généralement relâchées à l’âge de cinq ans, lorsqu’elles sont suffisamment grandes pour pouvoir se protéger de la prédation. Jusqu’à présent, elles s’acclimatent bien à leur nouveau milieu, avec un taux de survie proche de 100 %.
Plusieurs lâchers depuis 2013
Sur le site de Woerr, 15 individus ont été réintroduits en 2013, 22 en 2014, 40 en 2016 et 200 en 2018. Avec ce nouveau lâcher, le nombre de tortues cistudes s’élève maintenant à 350 en Alsace : « Tous les lâchers ont eu lieu à Woerr. L’endroit a été créé, renaturé, par le Conseil départemental du Bas-Rhin en fonction des besoins de l’espèce : des mares interconnectées. Puis son peuplement végétal et entomologique a été suivi par des équipes botanistes et entomologiques pour s’assurer que les cistudes y trouveraient leur alimentation, ce qui est le cas ! D’autres lâchers sont prévus, un en 2020 et un dernier en 2021. Un programme similaire existe au Lac du Bourget », confie Benoît Quintard, Docteur vétérinaire et Directeur adjoint du Parc zoologique et botanique de Mulhouse.