jeudi 26 décembre 2024
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Le quart d’heure de Line – Le Galdsàck

Chez moi derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, il y a un trait de caractère qui se transmet de génération en génération : nous sommes spàrsàm (économes), vorsorrjend (prévoyants) j’ai envie de dire, là où d’autres diraient kneckich (qui fait des économies de bouts de chandelles) !

En cette période de grands débats sur l’économie française, ses déficits et ses dettes, c’est peut-être le moment de parler de gestion financière même si celle d’un pays n’est pas comparable à celle d’une famille, quoique. Et quand bien même le Galdsàck (le porte-monnaie) est plus lourd pour l’un que pour l’autre, ça se rejoint. Spàrsàm esch net gitzig (économe n’est avare) disait Mémé en nous glissant un Carambar, pas deux, dans la main. Eh oui, on part du principe que was dè net üssgebsch, des hech noch (ce que tu ne dépenses pas, tu l’as encore). Dès l’enfance, on nous apprenait à spàre (économiser) en remplissant soigneusement notre Spàrhàfè (tirelire) offert par la banque locale dont chaque village possédait un guichet. Puis on était encouragé à placer nos sous uffs Bechel (sur le livret) ouvert dès la naissance dans cette même banque.

Les adultes nous formaient à devenir des consommateurs raisonnables ce qui aujourd’hui semble encore tellement cohérent : kauf nex unnétiches nummè weils billich esch (n’achète rien d’inutile juste parce que c’est bon marché). Nos parents ne se privaient pas de calmer nos envies d’achats compulsifs par un vulgaire «ich hab ken Galdschisser» (je n’ai pas de «machine à chier de l’argent»). Même s’il ne s’agissait pas de Hoor en zwei spàltè (de fendre un cheveu en deux), il n’était pas question de s’Gald zum Fanschter nüss schmissè (de jeter l’argent par les fenêtres). Cette mentalité post Seconde Guerre mondiale propre à nos grands-mères qui ont connu les privations, le fameux Spàr en d’r Zitt dànn hesch en d’r Not (économise à temps ainsi tu en auras dans le besoin) c’est quelque chose qu’il ne faut pas subir mais simplement appliquer sans contrainte, tout en se faisant plaisir.

Bon, vous l’aurez compris, l’idée n’est pas de juste cumuler des réserves, parce que Genüe hànn esch besser àss zeviel hànn (avoir assez vaut mieux que d’avoir trop). En attendant, il y a de la marge, l’opulence n’est pas l’urgence à gérer pour l’économie française.

Line

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