mardi 3 décembre 2024
AccueilChroniquesLes balades en couleur d'André MullerCléone, créatrice de mode, la fée aux doigts d’or

Cléone, créatrice de mode, la fée aux doigts d’or

La Petite Pierre, chers Maxi-Läsers, oder Lützelstein, sera notre terminus ou Endstàtion pour ma chronique qui ne tient qu’à un fil. Au fil de l’eau, je vais vous conter la belle histoire d’une grande dame très mystérieuse, discrète, secrète, cousue de fil d’or. Mince comme un fil, d’une élégance rare, toujours de noir vêtu, les cheveux couleur charbon tirés en arrière. Cette créatrice de mode est connue et reconnue. À travers le monde. À partir d’un fil, d’un dé à coudre, d’une aiguille, Cléone crée un modèle de haute couture à sa guise. Sa carrière est impressionnante, de fil en fil, j’ai rendez-vous avec elle dans sa maison de maître, accrochée sur un éperon rocheux sur les hauteurs de La Petite Pierre.

Nichée sur les contreforts boisés, la Petite Pierre, ornée de granit rose, surgit comme par magie de son écrin de verdure. Comme un vaisseau de pirate, navigant sur cet océan agité de feuillus, les hêtres dominent, viennent ensuite les châtaigniers, les chênes et les pins sylvestres, qui chantonnent au gré du vent sur les hauteurs de la canopée. Le décor est posé, je suis bien dans l’extrême Grand Nord alsacien, là où brille l’étoile polaire, même de jour ! J’arrive enfin à la Petite Pierre, j’ai garé ma voiture sur un parking de la salle polyvalente, tiens, tiens ! Elle n’a pas de nom cette salle des fêtes ! Pas de stationnement payant ici, quel bonheur ! C’est gratos, pas comme à Strasbourg où les horodateurs fleurissent et envahissent la ville, appauvrissent le porte-monnaie des honnêtes conducteurs. M’enfin ich aü Frànzèesch, sowïeso ! Mullerle !

Je marche seul, rue d’Ingwiller au début de ce bourg fortifié chicos, ma musette en bandoulière, je chemine sur le trottoir d’un pas nonchalant. J’observe les maisons à colombages, carte postale ! Elles sont posées sur un lit de grosses pierres en grès. Tout est grès ici, même le jazz. Aux fenêtres les géraniums font une triste mine, c’est normal, c’est le début de l’automne, Maxi-Trotteur. En gonflant mes narines, je sens tout de suite l’air pur de ce bel endroit, pas trop pollué. Je croise une vieille connaissance, Christian de l’Atelier de la forêt, l’artisan maroquinier, toujours le même look, grosse moustache poivre et sel, petite lunette ronde d’intello, il ne change pas, lui !
-Tiens ! Tiens ! Salut Christian, comment vas-tu ? Ça fait plaisir de te revoir.
-Ben, je va bien André ! Je me promène de bon matin, je m’imprègne de cette lumière du crépuscule du petit jour. Regarde, la ville est enrubannée d’un léger brouillard avec un soleil laiteux… Et toi ? Tu fais koi chez nous ?
-Oh, le coup d’œil, le panorama est remarquable, de toute beauté. Moi, Christian, je me balade avec mes lecteurs du Maxi-Flash, j’ai rendez-vous avec la haute couture Cléone, à 9h45 précise pour ma chronique.
-Tu as de la chance, André, c’est vraiment une très belle personne, notre artiste. Elle habite dans une maison de maître qui appartenait autrefois à un notaire.
– Dis-moi, Christian, tu es aussi un des organisateurs du Festival Au Grès du Jazz, place du Château ?
– Oui, cette année c’était notre plus belle année, nous avions une belle affiche : Keziah Jones, Rodolphe Burger, Sofiane Saidi, et la voix sucrée de la charmante Toni Green, un temps magnifique, et plus de 16 000 fans de jazz pendant ce beau mois d’août. Que du bonheur !!!
-Bien, je continue mon chemin, Christian, viens me parler de jazz dans mon émission sur Radio Judaïca, si le cœur t’en dit !
-Ok, avec joie, j’ai ton 06 André. Cléone, c’est tout droit, tu ne peux pas te tromper, c’est la plus belle maison de la Petite Pierre.

Quelques-unes des nouvelles créations de Cléone. / ©dr
Haute couture : Cléone, l’étoffe des grands

La carrière de la dame en noir est impressionnante, elle a connu une grande notoriété dans sa jeunesse à Paris. Cette belle fée aux gold Fingers fait partie des grands couturiers ; elle confectionne des vêtements d’exception, habille et met chaque femme de manière unique dans la lumière. C’est une créatrice à la sensibilité ultra féminine, une styliste hors pair. Son imaginaire n’a pas de limite, il l’entraînera dans les plus grandes capitales : Londres, Moscou, Tokyo, New York, jusqu’à la capitale alsacienne, mais depuis 1996, son atelier haute couture est installé en pleine nature. Sa griffe Cléone est maintenant signe d’élégance, de magnificence, elle guide son aiguille, joue avec les matières : volutes de tulle, dentelles de Calais, mousseline vaporeuse, satin précieux, soie somptueuse brodée, perlée, plumes et froufrous.

Comme un fil d’Arianne

Le portail en fer forgé de cette maison de charme est entrouvert, l’entrée est gigantesque, décorée à l’image de l’artiste. Il règne une atmosphère théâtrale. Cléone est là, sur son 31, robe noir plissée soleil, petit boléro vaporeux issu de sa collection automne 2024, elle est ravissante et craquante, elle m’accueille avec un large sourire aux lèvres.
-Bonjour André, sois le bienvenu dans ma belle jardinière, une maison de 1840 que j’ai décorée moi-même.
-Très heureux de te rencontrer dans cet univers flamboyant de la haute couture, chère Cléone.
-Viens, André, on va s’installer dans mon atelier-bureau.

On monte à l’étage, les escaliers sont décorés à son image, rien n’est figé, tout est en mouvement, un lustre nid d’oiseaux éclaire les murs stuqués. On traverse une succession de pièces, salon d’essayage, où règne une ambiance cinématographique. J’ai vraiment l’impression de traverser la barrière de l’écran d’un excellent film de Woody Allen ! Son bureau est au fond du couloir. Un autre lustre, créé avec des fils d’acier, filtre une douce lumière. Sur une grande table en verre sont posés des beaux objets, des craies de couleurs, des crayons gras, des grandes feuilles de papier où elle croque à la main les silhouettes et transcrit ses émotions avec son fusain.
-La griffe Cléone séduit toujours et encore même au-delà de la capitale alsacienne ?
-Mon envie, c’est d’aller toujours vers l’excellence, de rendre les femmes élégantes, belles. Au premier coup d’œil, je sais comment habiller de la tête aux pieds, telle ou telle femme.
-Tu ravis les princesses arabes, attires les actrices, et charmes les élégantes New-Yorkaises, Cléone ?
-Oui, j’ai beaucoup de chance, mais dans tous les métiers-passions il faut provoquer cette chance, mon cher André !
-Tes créations sont créées ici dans ton atelier reculé à la Petite Pierre ?
-Je m’y sens bien dans cette campagne profonde, entourée de nature. J’y puise toute mon énergie, mon inspiration. Ici, j’ai une qualité de vie que je ne retrouve nulle part ailleurs.
-Tu es une femme comblée, heureuse Cléone ?
-Oui ! j’aime toujours autant mon métier de styliste, créatrice. J’aime ma famille, mes deux garçons, des jumeaux, mes merveilleux petits enfants, un autre cadeau du ciel.

Quelle rencontre heureuse ! Cette dame en noir illumine le cœur des femmes et des hommes depuis plus de quarante ans, grâce à cette qualité de vie dans le Grand Nord alsacien. Voilà c’est fini ! À très vite mes chers Maxi Läsers pour une nouvelle chronique, dans un petit recoin de notre paradis alsacien. Hopla Geissss !

Le Maxi-Trotteur,
André Muller

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