Après avoir bluffé tout le monde avec l’étonnante Ioniq 5 N, véritable ovni dans le paysage des crossovers survoltés, Hyundai récidive avec la Ioniq 6 N, une berline affûtée comme une lame, qui entend bien prouver que Séoul peut rivaliser avec Stuttgart et Palo Alto sur l’autel de la performance électrique. Dans la galaxie Hyundai, cette Ioniq 6 N vient coiffer la gamme de la berline Ioniq 6, récemment restylée, et s’impose comme le deuxième modèle 100 % électrique badgé « N », l’équivalent de « M » ou d’AMG. Une lettre qui signifie Namyang (le centre R&D de Hyundai) et Nürburgring, pour rappeler que ce genre de machine n’a pas été conçu pour faire le tour du pâté de maisons, mais pour enchaîner les courbes à haute vitesse – et avec le sourire.
Sacré caractère
La Hyundai Ioniq 6 N s’éloigne franchement de la silhouette douce et fluide du modèle standard pour adopter une posture de sprinteuse prête à bondir. Si l’allure générale conserve le profil effilé façon « streamliner » qui avait tant fait parler à sa sortie – un clin d’œil aux modèles aérodynamiques des années 30 –, la version N muscle le trait à tous les étages. La caisse s’élargit de 60 mm, les voies sont démesurées et les ailes hypertrophiées.
Le bouclier avant, entièrement redessiné, intègre une prise d’air béante flanquée d’éléments aérodynamiques fonctionnels, souligné par une jupe proéminente et des dérives verticales destinées à canaliser les flux d’air. De profil, les bas de caisse noirs sont rehaussés d’un liseré rouge qui court tout le long de la voiture – une signature visuelle typique de la gamme N.
Prête à en découdre
À bord, l’atmosphère de la Hyundai Ioniq 6 N tranche avec la brutalité extérieure : on retrouve l’ergonomie épurée de l’Ioniq 6 classique, mais pimentée à la sauce N.
Les sièges baquets offrent un excellent maintien sans sacrifier le confort, tandis que l’éclairage d’ambiance adaptatif et les surpiqûres bleues rappellent discrètement le pedigree sportif. La double dalle numérique accueille des menus spécifiques N, dont le N Track Manager, un outil de télémétrie pour les pilotes du dimanche. Matériaux, assemblages, espace à bord : tout respire le sérieux, même si certains plastiques restent en retrait face aux références premium.
Problème de visa
Côté motorisation, l’arsenal impressionne : deux moteurs électriques totalisant 650 ch et 770 Nm en mode boost, pour un 0 à 100 km/h abattu en 3,2 s et une vitesse de pointe de 257 km/h. L’agrément de conduite mêle violence et précision, avec un châssis affûté, un centre de gravité abaissé, des suspensions pilotées et même un simulateur de boîte de vitesses (N e-Shift) couplé à des sons artificiels pour recréer l’émotion mécanique. La batterie de 84 kWh autorise environ 470 km d’autonomie WLTP (estimation), avec une recharge ultra-rapide (350 kW, 10 à 80 % en 18 minutes).
Côté gamme, la Ioniq 6 N se positionne sans variante : un seul niveau, full option, qui devrait tourner autour des 80 000 à 85 000 € dans les pays où elle sera commercialisée. Pour le moment, faute de demande, la France n’est pas ciblée, mais les vrombissements de cette bête de course parviendront peut-être jusqu’aux oreilles des passionnés qui parviendront, espérons-le, à faire changer d’avis Hyundai.
Caractéristiques techniques
Dimensions (L x l x H) : 4,935 m x 1,940 m x 1,495 m
Motorisation : Électrique à double moteur (avant + arrière)
Moteur : 1 moteur synchrone à aimant permanent à l’avant (226 ch) + 1 à l’arrière (383 ch)
Type de batterie : Lithium-ion polymère
Capacité batterie : 84 kWh
Puissance : 650 ch (478 kW) avec N Grin Boost, 609 ch (448 kW) en puissance nominale
Couple : 770 Nm (avec boost), 740 Nm en nominal
Accélération (0-100 km/h) : 3,2 s (avec N Launch Control)
Autonomie : Environ 470 km