Vous connaissez ma voisine, elle a toujours un avis tranché, elle a ses têtes. Elle est capable de couper les ponts en deux secondes. L’autre jour elle m’a invité à voir un film chez elle et juste avant on a parlé de sa nouvelle coiffure en buvant un coup devant le 20 heures de Léa Salamé… Madame monsieur bonsoir. On était un peu mal à l’aise en regardant le JT et ma voisine a dit qu’elle aimait beaucoup Léa, qu’elle ne ratait jamais Quelle époque ! le samedi soir, mais qu’elle aimait encore plus l’audiovisuel public, que c’est essentiel pour notre pays, que dans ce monde fake on a besoin d’un service public fort et d’une info de qualité, pas d’une mise en spectacle du monde. Les bandes annonces, la promo avant le lancement de la Grand-messe version Salamé n’ont rien à voir avec l’information. Ce n’est pas une question de compétences ni de talent, mais peut-on dans la même vie professionnelle animer une émission de variétés et interroger le président de la République par exemple ? Et pourquoi pas j’ai répondu à ma voisine qui m’a coupé la parole en me demandant si ce nouveau poste n’était pas une façon de couper l’herbe sous le pied de la déontologie. Surtout qu’à un moment, on parlera, j’en mets ma main à couper, de conflit d’intérêts si son compagnon Raphaël Glucksmann coupe court aux rumeurs et se présente aux présidentielles. C’est là que Léa blesse (jeu de mots sur le fil du rasoir), car en regardant France 2, on a l’impression d’être devant Vis ma vie. Un jour peut-être, la première dame de France ou une influenceuse à Bali présentera le 20 heures a conclu ma voisine avant de couper la télé.