P comme Poste.
Le dispositif « Veiller sur mes parents », l’une des stratégies de diversification de la Poste, peinerait à se développer en Alsace (17 contrats sur les 20 000 en France). Mais j’imagine les capacités cognitives des personnes âgées encore suffisamment alertes pour préférer rencontrer leur facteur en recevant leur courrier à temps. On déplore une baisse du volume de ce dernier, mais faire envoyer des lettres par Internet à des gens qui n’ont pas toujours d’ordinateur serait plutôt une affaire de timbrés. Et au prix actuel du timbre, je préfère l’économie de continuer à en parler.
T comme Tupperware.
La madeleine de Proust du contenant, qui peut également la contenir, ferait son retour. Le fameux Tupperware ressusciterait, comme ce qu’on y a parfois rangé. Disons, si on n’oublie pas le tout petit modèle au fond du réfrigérateur avec un reste de Verstéckelder, autrement dit Servilà salat mit Schwizzer Käs… Enfant, je croyais que c’était un mot alsacien puisqu’on ne parlait jamais de boîte, mais de Tupperware. Ma conscience écologique ne devrait pas se réjouir de cette renaissance du plastique, mais on le jette rarement : si la marque a connu des problèmes, c’est que beaucoup ont encore les boîtes de leur grand-mère. Le Tupperware, c’est un peu la mauvaise herbe de l’industrie…
O comme Opium.
Un déplaisant problème de côtes déplacées m’a obligé, pour la première fois de ma vie qui commence à se faire longue (pour les autres, j’imagine), à demander à mon médecin un antidouleur. Et j’ai découvert sur la boîte que le médicament contient de la poudre d’opium… Je fais mon intéressant, mais en tant que fils de boulanger, je connais bien la matière première de ce que l’on considère aussi comme un stupéfiant : enfant, je ne mangeais quasiment que des Mohn Weckle, les petits pains au pavot. J’adorais tellement cela que je plongeais parfois les mains dans le paquet de pavot pour m’en régaler. Je dois l’admettre : je suis un drogué ! Aux bonnes choses.
