La gamme 0 émission du constructeur germano-sino-britannique, composée du Countryman, de la Cooper SE et de l’Aceman est désormais complète avec la mise sur le marché des versions électrifiées John Cooper Works des deux dernières. C’est le modèle trois portes que nous avons pu tester sur la route mythique du col du Turini à jamais marquée par Mini.
Toujours avec le style
Gonflée sous le capot, la Mini E-JCW garde le même encombrement (3,86 m de long pour 1,76 m de large et 1,46 m de haut) et sa ligne incomparable et craquante avec ses feux ronds si caractéristiques. Il y a juste un peu plus de place pour les passagers à l’arrière du fait de l’allongement de l’empattement à 2,53 m pour cette version électrique. Limité à 210 l, le coffre n’est pas son point fort même s’il peut passer à 800 l banquettes arrière rabattues. Le style, lui, est résolument sportif avec ses deux bandes sur le capot, un spoiler arrière agrandi surmontant un hayon habillé de noir avec un motif à damiers, un bouclier avant agressif orné de deux fausses prises d’air et de superbes jantes 18 pouces qui laissent apparaître les étriers rouges des freins.

Dans l’habitacle, cette version John Cooper Works E ne se différencie que par les touches de rouge qui égayent les sièges et la planche de bord rétro éclairée avec un motif à damiers. Trônant au centre de cette dernière le grand écran rond Oled demande de prendre l’habitude de créer ses propres raccourcis dans le menu déroulant. Faute de cela il faut faire plusieurs manipulations peu aisées lorsque l’on conduit pour actionner la plupart des commandes que l’on fait plusieurs fois par jour comme le réglage de la climatisation, la désactivation des aides à la conduite l’affichage des données de conduite, etc. Heureusement sur la version JCW l’affichage tête haute est de série et l’assistant vocal est assez efficace.
Des chevaux et une motricité à dompter
Sous le capot, la E-JCW dispose de 231 ch et 30 Nm qui peuvent grimper à 258 ch et 350 Nm durant dix secondes lorsque l’on actionne le bouton « eBoost », quel que soit le mode de conduite choisi, ou le mode Go Kart qui vous propulse de 0 à 100 km/h en 5,9 secondes sur un départ-arrêté. La vitesse de pointe, économie d’énergie oblige, est limitée à 200 km/h. Cette brillante mécanique gérée par une électronique de pointe se joue des 1 655 kg de l’auto auxquels l’amène sa batterie de 54,2 kWh bruts.

Cette dernière, placée sous le plancher, a le mérite d’abaisser un peu plus le centre de gravité tout en stabilisant bien le train arrière. En revanche, comme nous avons pu le constater sur les routes virevoltantes du col du Turini, la débauche de puissance fournie instantanément par la mécanique électrique se traduit par des pertes d’adhérence ainsi que des remontées de couple dans la direction au demeurant assez ferme.
Mais rien de bien grave, si on tient fermement le volant. C’est ça aussi l’esprit Go Kart, non ? De toute façon le freinage est hyperefficace, le châssis très stable et les aides à la conduite, si vous ne les avez pas déconnectées, assurent la sécurité. Toutefois, côté suspensions, la E-JCW joue la fermeté pour assumer son caractère sportif. En milieu citadin ou sur mauvais revêtement, le confort n’est pas des meilleurs, du fait d’une sellerie, elle aussi typée sport.
La Mini 3 portes John Cooper Works électrique conserve un gabarit compact de 3,86 m de longueur et adore les parcours sinueux qu’elle avale avec une grande vivacité.
Plus de 300 km d’autonomie
Sous son plancher, la Mini E-JCW embarque une batterie de 54,2 kWh bruts (49,2 utiles) et promet une autonomie de 371 km. Sa recharge est limitée à 95 kW en courant continu, ce qui lui permet théoriquement de passer de 10 à 80 % en trente minutes. En courant alternatif, la recharge est limitée à 11 kW et il faut compter 5h15 pour le même résultat.
Quant à la régénération de la batterie paramétrable via l’écran central, elle se fait via trois niveaux plus ou moins forts et un mode adaptatif qui régule la retenue en continu en fonction du trafic. On peut regretter qu’il n’y ait pas simplement des palettes au volant pourtant si pratiques. Il n’y a pas non plus de mode roue libre. Lors de notre parcours pour aller de Nice au pied du col du Turini, en roulant à une allure normale, notre consommation s’est stabilisée aux alentours de 16 kWh, ce qui aurait pu nous laisser espérer atteindre les 300 km d’autonomie réelle.
En revanche, en mode sport dans l’ascension du col, nous avons plutôt frisé les 28 kWh. Très bien équipée de série mais fabriquée en Chine, la Mini JCW électrique n’a pas droit au bonus et ses tarifs débutent haut à 42 550 € avec le choix de personnalisation en termes de couleurs (toit, rétroviseurs, capot) et de jantes, sans supplément, soit 2 700 € de plus que son alter ego thermique. Les offres de location se situent entre 470 € et 510 € par mois selon l’équipement, sans apport initial, pendant quatre ans et 10 000 km par an.