mercredi 19 novembre 2025
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Utopie, une cuisine libre et instinctive

Lui, cuisinier alsaco réunionnais formé chez Éric Briffard, Pierre Gagnaire, Jean Imbert ou Juan Arbelaez ; elle, Franco-Suissesse diplômée d’un double Bachelor en business hôtelier, animée par le sens de l’accueil et de la transmission. Ensemble, ils incarnent une génération de restaurateurs conscients, exigeants et libres.

Quand ils ouvrent leur premier restaurant Utopie à Strasbourg, c’est avec l’aide de leur ami Jacques Zimmermann, patron des Fines Gueules, qui les guide dans leurs démarches. Une annonce retient leur attention : Carole Eckert et Bérangère Pélissard vendent Le Comptoir à Manger, rue des Dentelles, à Strasbourg. Quinze couverts, trente et un mètres carrés : l’endroit est intimiste et parfait. Ils signent aussitôt.

Les obstacles s’enchaînent pourtant : problèmes administratifs, retards, contrariétés. Le rêve tourne à l’épreuve. Le nom choisi, Nomade, leur est refusé. Alors, ils décident, s’ils parviennent malgré tout à ouvrir, que ce sera Utopie, en hommage à leur persévérance. Elle en salle, lui en cuisine. Le bouche-à-oreille fonctionne. Leur menu de curiosités en six temps a vite séduit par sa fraîcheur et son esprit. Gault&Millau leur attribue deux toques et repère le duo parmi les jeunes talents à suivre.

Une renaissance

La naissance de leur fille Alba change tout. Tristan aspire à un rythme plus apaisé. Ils quittent la ville de Strasbourg et déménagement leur Utopie à Gueberschwihr. Ils investissent 800 000 euros pour rénover une bâtisse sur trois niveaux : restaurant au rez-de-chaussée, gîte de 90 m2 au premier, logement familial au second.

Un nouvel équilibre s’installe. Camille se retire progressivement du service pour se consacrer à la gestion. « Nous avons surtout pensé à la famille, à l’équilibre, à la transmission. Chez Utopie, la rigueur est douce, l’organisation joyeuse. On mange avec les enfants, on fait corps avec l’équipe », confient-ils. La maison se structure autour d’un menu unique surprise, baptisé Curiosité, en sept plats à 80 euros hors boissons.

« On achète mieux, on ne jette rien. Tout est optimisé. C’est plus simple : deux en cuisine, deux en salle. Mais surtout, nous restons libres : libres de changer une garniture le matin même, d’adapter un plat à la météo ou à une cueillette », explique le chef. Tristan porte en lui les couleurs et les parfums de son île natale, La Réunion. Ces clins d’œil d’enfance ne s’imposent jamais, mais surgissent comme des réminiscences sensorielles, dans une cuisine de l’instant, ancrée dans le réel et ouverte sur le monde.

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