jeudi 20 novembre 2025
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Niederlauterbach. Le photographe qui « ouvre les yeux »

À Montier-en-Der (Haute-Marne), au 28e Festival international de la photo animalière et de nature du 20 au 23 novembre, 100 photographes sélectionnés auront pour mot d’ordre la protection de la nature. Le photographe de Niederlauterbach, Philippe Hoch, en fera partie.

Maxi Flash : Vous êtes né en 1966 au Gabon, vous avez été militaire pendant vingt ans, aujourd’hui dans le paramédical. Comment la photo est-elle arrivée dans votre vie ?

Philippe Hoch : Je suis d’une famille de gardes-chasse, moi je ne chasse pas, mais j’ai toujours pêché, de l’espadon au vairon. Je me suis mis à la photo doucement, beaucoup d’anciens pêcheurs sont bons photographes, car il y a 85% de connaissance animalière dans la photographie. En Alsace, on est dans une région exceptionnelle avec différents biotopes, de la vallée du Rhin à la basse montagne, on a des gens qui luttent pour se réapproprier de la terre agricole, replanter des arbres, remettre des nichoirs.

Par exemple, mon sujet à Montier, ce sera la chouette chevêche, elle était presque en voie d’extinction chez nous, mais les effectifs reprennent grâce à ces résistants. Je suis né à Lambaréné, on dit aux Africains de garder les éléphants, mais nous on n’est pas capable de garder les moineaux chez nous !

Chouettes chevêches d’Athéna dans les vergers d’Alsace du Nord. / ©philippe Hoch
Vous partagez vos photos sur Facebook Phot’hoch Nature. Quel message voulez-vous faire passer ?

Ma démarche photographique, c’est pour le plaisir, mais aussi pour sensibiliser les gens sur la beauté et la fragilité du monde qui nous entoure. 90% de mes photos sont dans un rayon de 30km de chez nous, j’essaie de mettre le doigt sur le fait qu’on peut s’émerveiller sur des petites choses très simples. Il faut ouvrir les yeux et protéger le peu qui nous reste. Par rapport à notre génération, les jeunes sont complètement déconnectés, ils ne savent plus ce que c’est un pic épeiche, une mésange, ça fout la trouille.

90% de mes photos sont dans un rayon de 30km de chez nous

Comment vous y prenez-vous pour obtenir des clichés aussi intenses ?

Avec mon équipier photo qui s’appelle Didier Bodot, on a des informateurs, des zones, puis c’est de l’observation, de la recherche. Si on veut voir des choses, il faut le temps. Comme un torcol, un petit oiseau discret, des anciens qui ont encore des vergers me disent j’en ai un dans le jardin ! On relaie aussi des associations comme le GEPMA ou la LPO.

Trouver l’animal, le voir—pas seulement ses indices—, première étape faire une photo naturaliste, puis une photo esthétique. J’essaie de capter le regard de l’animal, et ce moment crée l’émotion, le cœur s’emballe, l’adrénaline monte, ce sont des moments qu’on n’oublie pas.

Martins-pêcheurs sur les bras morts du Rhin. / ©philippe Hoch
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