Les pistes pour sortir du thermique sont nombreuses, mais toutes passent par une électrification soit totale, soit partielle via l’hybridation. En parallèle de ses recherches électriques, Mazda, dont les talents de motoristes ne sont plus à démontrer, n’a pas encore tout à fait enterré l’essence. En témoigne ce tout nouveau moteur Skyactiv-X, que la 3 étrennera en octobre.
Innovation technologique
Il s’agit d’un 4-cylindres de 2 l développant 180 ch. Nulle trace d’hybridation lourde, ni de downsizing, cette propension à réduire la cylindrée d’un moteur tout en conservant la puissance. Aucune trace non plus de turbo à l’horizon. Quel est donc ce prodige ? Une compilation du savoir-faire de Mazda et des technologies avancées de la firme nipponne dans la production de moteurs thermiques. Le constructeur est parvenu à atteindre un taux de compression optimal, tout en gérant la combustion avec un système maison d’allumage calibrée au micromètre. Le système associe un alterno-démarreur électrique de 24 V, un contrôle électrique de l’ouverture des soupapes, un compresseur débrayable et un filtre pour préserver l’intégrité des cylindres. Résultat, ce moteur essence fonctionne avec un mélange deux à trois fois plus pauvre que ses homologues, offrant l’agrément du diesel sur un moteur essence. Les consommations relevées ne mentent pas : 4,4 l/100 km homologués et 100 g/km de CO2. Une performance exceptionnelle pour une telle voiture.
Discret et performant
Mazda prend ainsi une longueur d’avance sur la concurrence qui a depuis bien longtemps renoncé à offrir un tel niveau de puissance en essence pure à cause des malus écologiques. Les premiers tours de roue donnent le ton. Le silence de fonctionnement impressionne tandis que le moteur se montre à la fois souple et volontaire, n’hésitant pas à reprendre sur un filet de gaz. Le petit alterno-démareur de 24 V facilite les lancements, tandis que le système Stop&Start est exemplaire. Offrant l’agrément du diesel et les consommations de celui-ci dans un modèle essence, le pari est réussi avec brio.
Berline par excellence
Le design de la Mazda 3 se hisse au niveau de cette prouesse technologique… à condition d’aimer les lignes acérées et les silhouettes nipponnes. L’évolution du Kodo Design, le leitmotiv de la marque, fait moins dans l’excentricité, mais le surmoi insulaire reste sensible. C’est une affaire de goût, mais la Mazda 3 lorgne assurément le positionnement premium. Les dessinateurs ont travaillé les lignes, ici très marquées, pour offrir de troublants jeux de lumière. La Mazda 3 est toute en courbes, en inflexions et en arrondis sur lesquels la lumière vient se refléter. La matière devient vivante pour faire de cette compacte de belle taille (4,46 m de long, 1,80 m de large) un coupé élancé.
Ce fort parti pris esthétique se fait toutefois au détriment de l’habitabilité et de la visibilité offerte au conducteur. C’est un choix assumé. Le coffre est ainsi de 295 l en version 5-portes. Le niveau de finition et d’assemblage, déjà excellent sur la précédente version, et ici irréprochable, est là pour compenser. Les revêtements jouant sur les transparences et les grilles en métal brossé témoignent de la haute exigence de qualité des ingénieurs japonais. Le système multimédia, point faible du constructeur jusqu’alors, se modernise et profite notamment d’un retour haptique convaincant. On regrettera simplement la petite taille relative de l’écran tactile (8,8 pouces). La dotation technologique, en revanche, ne souffre aucun reproche tant la Mazda 3 se rapproche, avec ses dizaines de capteurs, caméras et régulateurs intelligents, de la conduite autonome. Mention spéciale au dispositif infrarouge capable de détecter le moindre signe de fatigue du conducteur.
Forte de ce nouveau moteur, la Mazda 3 n’a pas de concurrente directe. Certes, son tarif de 28 500 € en entrée de gamme, apparaît un peu élevé pour une compacte, mais difficile de trouver un modèle offrant un tel niveau de puissance dans ces eaux-là. Mazda prouve ainsi une nouvelle fois qu’il est un motoriste hors pair, en plus d’un constructeur qui a de nouveau le vent dans le dos.