Il est des questions qui se posent périodiquement aux conducteurs comme des litanies familières. Lorsque la bise revient et qu’avec elle les routes revêtent leur sublime mais sournois manteau blanc, les interrogations sur les équipements adaptés ressurgissent. La plus récurrente d’entre elles est celle qui porte sur le choix entre les chaînes et les pneus neige – les chaussettes ayant dernièrement ajouté leur grain de sel à ce couple déjà en délicatesse.
Les pneus neige, la solution tout terrain
Même si son déploiement, en France, tarde et qu’il ne représente qu’environ 15 % des ventes de pneumatiques, le pneu hiver, ou neige, celui qui est homologué M+S (mud and snow) est la solution qui, sur le papier, semble la plus adaptée à nos contrées relativement tempérées.
En montagne, la question ne se pose pas. Lorsqu’on est confronté à la neige dès la fin du mois de novembre et jusqu’en avril, voire plus tard encore en ces temps de climat chamboulé, c’est évidemment la seule possibilité durable : on voit mal les montagnards enlever et remettre leurs chaînes à chaque fois qu’un flocon tombe. Attention tout de même, cet équipement, qui est utilisable dans 99 % des cas, peut s’avérer insuffisant sur certaines routes où il ne peut remplacer les chaînes. Il convient de vérifier la signalisation et de s’assurer que les pneus neige sont autorisés là où l’on se trouve.
Ailleurs, il faudra bien cibler ses usages et ses besoins pour savoir si le recours au pneumatique hiver est utile. Si l’on suit les conseils des manufacturiers, ces montes sont plus efficaces que les équipements classiques dès que la température chute sous 7 °C. C’est scientifiquement vrai, certes, mais lorsque l’on vit en bord de mer, l’utilité est toute relative. Un pneu toute saison est peut-être plus adapté. En plaine, il faudra examiner si l’on est souvent confronté non seulement à la neige, mais aussi aux routes grasses et glacées. L’intérêt d’un matériel hiver est alors nettement plus grand. Gardez à l’esprit cette vérité physique : une route mouillée est deux fois plus glissante qu’une route sèche ; une route enneigée est deux fois plus glissante qu’une route mouillée et une route verglacée est deux fois plus glissante qu’une route enneigée.
Se libérer de ses chaînes ?
Comme évoqué, les chaînes, voire les clous, restent indispensables lorsque la signalisation, le fameux panneau B26, l’impose. On peut en effet toujours utiliser les pneus à clous en France, du samedi précédant le 11 novembre au dernier dimanche de mars. Ils font merveille dans les cas extrêmes, mais pas question de dépasser les 90 km/h. Les chaînes ont quant à elles de nombreux avantages. Elles sont très efficaces dans les conditions les plus difficiles et résistent relativement bien aux passages sur le bitume, comme les tunnels. Elles sont en revanche assez contraignantes à installer, à moins d’investir dans des modèles avec pose rapide dont les tarifs dépassent les 300 €. Enfin, la vitesse est limitée à 50 km/h.
Plus simples à mettre en place, les chaussettes connaissent un succès mérité auprès de ceux qui ne sont pas régulièrement confrontés à la neige et au verglas. La rapidité avec laquelle on les met en place est leur principal point fort. Il suffit d’enfiler la chaussette par le dessus du pneumatique, de placer l’élastique de maintien, d’avancer d’un mètre et de placer le bas. Le tour est joué. Le prix est des plus abordables puisque les modèles de bonne qualité coûtent environ 50 € et leur stockage est des plus simples. Attention tout de même, ce tableau idyllique est assombri par une durée de vie très relative et une efficacité sur le verglas en retrait. Enfin, comme pour les pneus neige, certains endroits n’autorisent que les chaînes.