Alexandre-Dimosthénis Benas est le co-fondateur et CEO d’Alpha Space, basée à Illkirch-Graffenstaden. Selon lui, l’Homme assiste à un véritable paradoxe : « Il est submergé par un déluge de data, mais il est très difficile pour lui d’en tirer des informations. Les parties prenantes des entreprises cotées cherchent à les exploiter, pour en tirer des performances et avoir un avantage informationnel. Cependant, peu d’entités ont les ressources techniques, humaines et financières pour pouvoir les exploiter. Parmi ces données alternatives, une émerge et sort du lot : les données satellitaires ». Avec l’avènement du New Space, l’humanité assiste à un accroissement fulgurant des satellites en orbite : « En ce moment, près de 10 000 tournent autour de notre planète. En 2030, ils seront sept fois plus ». Tous collectent une quantité incroyable de données de plus en plus précises : « Leur puissance va bien au-delà de ce que nous pouvons voir avec nos yeux d’êtres humains ». Malheureusement, les données sont brutes et trop peu interprétées : « Nous avons décidé de répondre à ce problème ».
La lecture de données
Alpha Space cherche à transformer la donnée brute en information, en donnée structurée : « Ça peut être des variations de température, un comptage de véhicules, des émissions de polluants, des niveaux de stock, etc. » Ensuite, il faut agréger cette donnée structurée à d’autres sources, comme des indicateurs de performance économique, financière ou environnementale : « Grâce à nos algorithmes de corrélation et d’analyse, nous serons en mesure de transformer les données satellitaires brutes en données structurées et en informations exploitables ». À l’avenir, ces données seront accessibles via un dashboard qui permettra leur visualisation, ainsi que d’accéder à des fonctionnalités d’analyse plus poussées. Pour mener à bien son projet, Alpha Space bénéficie du soutien de l’incubateur de l’International Space University et de SEMIA. Une preuve de concept devrait être prête au premier trimestre 2025.