La dynamique de la renaissance n’aura eu qu’un effet éphémère pour Alpine qui a vu ses ventes rapidement se tasser. Malgré un accueil critique et public enthousiaste lorsque la mythique A en version 110 a repris la route, il a été plus difficile pour la marque dieppoise de convaincre sur la durée. Au point que quelques nuages se sont amoncelés au-dessus de son avenir, alors que le Losange s’enfonçait, lui, dans la crise. Dès lors, l’arrivée de Luca de Meo en tant que nouvel homme fort du groupe Renault aurait pu marquer la fin de la renaissance d’Alpine. Mais le stratège en a décidé autrement et a affirmé bien haut que le petit constructeur français faisait partie intégrante de l’avenir de l’Alliance. Un signal fort a même été envoyé en ce sens lorsque la marque a remplacé Renault en Formule 1 afin d’asseoir son image à l’international.
Luca de Meo veut qu’Alpine se positionne quelque part entre Ferrari, pour l’image sportive, et Tesla. Trois modèles sont ainsi prévus d’ici 2025, tous en 100 % électrique. Le premier sera une citadine dérivée de la R5, avec un bloc de 218 ch, le second sera un SUV, attendu début 2025, et, dans la foulée, une nouvelle A110 verra le jour en collaboration avec Lotus. Pour patienter, Alpine revoit déjà sa starlette qui revient mieux équipée, plus puissante et mieux optimisée. Pile à l’heure pour la nouvelle saison de F1.
La forme ne change pas…
L’année 2021 a été celle de tous les records pour Alpine qui a dépassé les 10 000 ventes, soit une hausse de 70 % par rapport à 2020. Ces bons résultats n’ont pas encouragé les designers à changer une formule qui gagne. Les lignes n’évoluent pas et il n’y a rien à se mettre sous la dent côté design. Il faut dire que la proposition originale était une franche réussite.
La version S peut recevoir un kit aérodynamique spécifique composé d’une lame et d’un aileron carbone. Le constat n’est pas très éloigné à l’intérieur où les changements sont marginaux. On aurait toutefois aimé que certaines commandes ne soient plus directement héritées d’autres modèles Renault moins huppés. Il faudra se contenter d’une mise à jour de l’affichage numérique.
Le fond se bonifie
L’essentiel n’est de toute façon pas là. L’Alpine A110 est sûre de son sex-appeal et soigne ses prétentions sportives. Le 1,8 t reçoit 8 ch supplémentaires, portant la puissance totale des versions les plus sportives (GT et S) à 300 ch. Le couple gagne 20 Nm et culmine désormais à 340 Nm. Un travail important a été réalisé sur les réglages des modes de conduite. Le pilotage « Normal » est plus confortable, tandis que le « Sport » se fait plus nerveux. Petite nouveauté pour les puristes, en phase d’initialisation du « launch control », un cylindre est coupé temporairement afin d’offrir un son moteur typé course.
Ainsi parée, la berlinette est une merveille à conduire. Sa légèreté (1 100 kg) et la grande agilité de son châssis sont ses deux plus grandes forces. Le 0 à 100 km/g est dévoré en 4,2 s. Plus radicale et davantage destinée à la piste, la version S profite également de ces améliorations, ainsi que du nouveau kit aérodynamique. Hors malus (entre 1 172 et 1 276 €), l’Alpine s’affiche à 59 500 € en 1,8 l 250 ch. Les prix grimpent vite à 69 500 € en 300 GT et à 71 500 € en 300 S. La starlette française s’offre ainsi un positionnement très cohérent par rapport à la concurrence.