Originaire de Leeds, dans le nord de l’Angleterre, Edmund Platt connaît la France depuis l’adolescence. Après une année scolaire à Lille et des saisons dans le Médoc et à Morzine, il s’installe à Paris en 2001, où il travaille comme manager des ventes pour une entreprise, avant de choisir Marseille, une dizaine d’années plus tard, pour y devenir professeur de business English. En 2015, son destin bascule lorsqu’il poste un selfie sur les réseaux sociaux, sur lequel il pose avec une canette de Coca Light ramassée dans la rue. L’image déclenche un engouement inattendu. En quelques heures, d’autres internautes l’imitent et partagent à leur tour leurs déchets ramassés. Ainsi, le mouvement « Un déchet par jour » est né.
Pour aller plus loin, Eddie organise un ramassage dans la cité phocéenne : « Avec plus de 250 autres citoyens, nous parvenons à ramasser trois tonnes d’ordures », se souvient-il. L’idée fait boule de neige et les initiatives s’étendent rapidement partout en France.

Un tour de France des déchets
En 2017, Eddie passe à la vitesse supérieure et se lance dans un tour de France en auto-stop pour sensibiliser aux bonnes pratiques en matière de déchets. Ainsi, il parcourt 8 000 kilomètres en trois mois, dans tout le pays, et hérite du surnom de L’Escargot anglais, à cause de la forme de son tracé. Sur le trajet, il ramasse, sympathise et multiplie les interventions auprès des jeunes. Deux ans plus tard, il publie en autoédition L’Anglais qui voulait nettoyer la France, récit drôle et sincère de son périple, vendu à 4 000 exemplaires.
En 2020, Eddie retourne sur le terrain et ramasse 6 300 masques abandonnés entre Marseille et Paris, 3 600 masques en Grande-Bretagne, mais aussi 43 000 mégots dans le sud de la France. À 47 ans, Eddie a décidé de s’établir dans son camping-car à Niederschaeffolsheim, en Alsace, où il poursuit sa mission. Entre la promotion de son livre et des interventions dans les écoles, il veut sensibiliser les plus jeunes à l’urgence environnementale. « Il faut les toucher tôt, pour qu’ils deviennent les meilleurs ambassadeurs auprès de leurs parents », insiste l’activiste. « Que les écoles n’hésitent pas à me contacter », conclut-il.
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