vendredi 22 novembre 2024
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Anne Melouk, le cheval pour soigner le corps et l’esprit

L’équithérapie n’est pas une pratique reconnue, elle n’est donc pas remboursée par la sécurité sociale, mais les mots de la Weyersheimoise Anne Melouk nous ont convaincus. Nous lui avons rendu une petite visite au Centre Équestre des papillons de Brumath. Prendre soin de soi avec l’équithérapie est-il un bon investissement ? Les réponses avec la créatrice d’ÉquiThérapie Alsace.

Comment êtes-vous arrivée à l’équithérapie ?

Je suis cavalière depuis l’âge de six ans. Le cheval fait partie de mon équilibre de vie. Très tôt dans ma vie j’ai eu envie de faire un métier en rapport avec l’humain. À l’âge de 19 ans, j’ai passé le BAFA et très vite j’ai commencé à faire de l’animation avec les personnes porteuses d’un handicap mental. J’ai partagé ma passion du cheval, j’ai organisé des moments pour qu’elles se baladent et prennent soin des animaux. J’ai assisté à de belles rencontres, elles étaient apaisées au contact des chevaux. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, je me suis renseignée et j’ai découvert l’équithérapie.

L’idée de devenir équithérapeute a germé à ce moment-là ?

Oui, mais je voulais d’abord acquérir de l’expérience. J’ai démarré mon projet une dizaine d’années plus tard. J’ai commencé à me former avec la Société française d’équithérapie. En 2013, j’ai arrêté mon métier d’éducatrice et j’ai lancé ÉquiThérapie Alsace.

D’où vient cette pratique ?

On trouve des traces dans l’Antiquité. La pratique a commencé en France il y a environ 70 ans, d’abord sur le plan moteur, et l’on s’est aperçu que sur le plan psychique il y avait des bienfaits.

L’ équithérapie est un soin pour la tête et pour le corps, c’est bien cela ?

Oui. C’est un soin qui s’adresse à tout le monde. En ce qui me concerne, j’accueille des personnes en fauteuil, d’autres qui ont des troubles psychiques divers, un handicap mental, ceux qui ont besoin de travailler sur l’estime de soi, sur la confiance en soi, sur la communication, sur des angoisses ou des phobies. J’ai parfois des cavaliers qui viennent me voir après une chute par exemple. Je propose un minimum de
10 séances pour les adultes, cinq pour les adolescents. Il y a des personnes que j’accompagne depuis plusieurs années.

Comment se passent les séances ?

Dans un premier temps, on se rencontre sur le lieu des futures séances, je propose un objectif thérapeutique, une sorte de fil rouge pour des séances d’une heure à venir. Ensuite on fait connaissance des chevaux et des poneys pour savoir s’il y a un feeling particulier entre eux. Si ce n’est pas le cas, je choisis l’animal et en général je ne me trompe pas. Nous sommes dans une relation triangulaire. Celle entre le cheval et la personne accompagnée sera forcément très forte, c’est la base, le moteur pour tout ce que l’on va travailler. Le patient apprend à faire du bien au cheval, car faire du bien à l’autre c’est se faire du bien. Ensuite, je propose des activités très variées. On peut aussi passer une séance sans parler.

Vous pourriez être simplement thérapeute, recueillir la parole de l’autre, pourquoi associer un cheval ?

Le cheval est un médiateur, c’est un miroir des états émotionnels. Il est apaisant, il apporte quelque chose de maternel, quelque chose de rassurant, de chaleureux et d’intime, mais aussi un cadre paternel. Si ça ne va pas, il s’exprime et oblige le patient à s’adapter et à fonctionner autrement.   

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