Samedi dernier, l’intervention conjointe des associations de pêche de Hoerdt et de Geudertheim a permis de sauver des milliers de poissons bloqués dans la frayère de la Zorn, un ancien bras de la rivière. Partout dans la région, la faune aquatique est plus que jamais sous pression.
Maxi Flash : Pourquoi avez-vous dû opérer ce sauvetage ?
Anthony Spindler : C’est le rôle de l’AAPPMA de veiller à l’équilibre de l’écosystème. Quand les frayères sont pleines, les poissons peuvent venir s’y reproduire en sécurité, sans crainte d’être attaqués par des prédateurs. Lorsque le niveau de l’eau baisse en été, les poissons sont libres de s’échapper et de retourner à la rivière. Le problème, actuellement, est que sous l’effet de la canicule, les sorties sont très souvent bouchées, prenant au piège les poissons.
Observez-vous une baisse du niveau des rivières et des nappes phréatiques ?
C’est de pire en pire chaque année, l’état des points d’eau est alarmant. Ça fait trois ans qu’on est obligés de fermer l’étang plus tôt puisque l’eau est basse. À bas niveau, la température de l’eau augmente, et les poissons n’ont plus assez d’oxygène, plus de place, et même plus assez d’eau pour survivre. En général, à la sortie de l’hiver, l’étang de la Sangrub est plein, tandis que cette année, on a commencé la saison avec quinze centimètres en moins.
Que faudrait-il faire pour remédier à ça ?
Il n’y a pas des dizaines de solutions: il faudrait creuser l’étang plus profondément, mais c’est un budget monstrueux, ou trouver un moyen pour y amener de l’eau. En ce moment, on essaye d’avoir les autorisations pour pomper l’eau directement de la nappe. Mais le plus alarmant reste le niveau des rivières qui baisse, puisqu’on n’a aucune carte en main pour faire quoi que ce soit. La mairie pourrait aider, mais je pense que les solutions doivent être apportées collectivement par la fédération de pêche.