« Ma génération n’en a rien à faire de l’environnement—mais ce n’est pas nous qui avons détruit la nature—, elle est plus centrée sur elle-même et occupée à s’acheter des marques, donc faire le tri et acheter des sac poubelles… », lance Yolaine, 13 ans, actrice, scénariste et membre du Conseil intercommunal des jeunes (CIJ) à la Basse-Zorn. L’idée de vidéos est donc née, « pour cibler les thugs, vu qu’ils passent beaucoup de temps à scroller ». Melody Stein, responsable du service environnement à la Basse-Zorn confirme : « La comcom a communiqué sur les changements dans le tri à l’automne 2022 avec des courriers, des dépliants, des réunions publiques destinés à un public adulte. Or, pour que les comportements changent réellement, il faut toucher tout le monde, y compris, et surtout, les jeunes ! »
Démarré en janvier, le projet a donc fait son chemin jusqu’à sa publication en juin à la Basse-Zorn à l’An vert. Selon Mélody Stein, « les messages à faire passer, l’écriture des scripts, l’attribution des rôles » ont été définis par dix jeunes motivés du CIJ. Pour les détails techniques et « cadrer leurs idées débordantes », Thomas Lincker de Big Bogue production a pris le relais. Yolaine se souvient du tournage, le 15 avril, « au hangar à poubelles, il faisait vraiment froid, on tremblait, et on refaisait plein de fois les scènes, parce que toutes les poubelles sont tombées, ou le dentifrice ne parlait pas assez fort. À midi, on a mangé des pizzas au local du CIJ à Weyersheim, où on a tourné la scène de la danse, ma préférée ! »
« Ça cartonne dans cette boîte ! »
Les ados déguisés en yaourt, en bouteille ou en boîte de conserve font la fête dans leur poubelle de tri jaune, après avoir échappé au bûcher des déchets résiduels… À grands coups de jeux de mots, « ça cartonne dans cette boîte ! On a du pot d’être ici ! », ils se trémoussent au son de l’orchestre des jeunes de l’École intercommunale de musique. Paul, 11 ans, saxophoniste, raconte : « La comcom a choisi parmi les morceaux qu’on travaille toute l’année : Back to the future, Funky town, Thriller… et ils nous ont enregistrés pendant une répétition. C’était chouette, ça change un peu d’un concert ! » Pour lui, comme pour Yolaine, si les clips n’influenceront pas instantanément les jeunes, parce que « ça dépend avant tout de l’éducation », « c’est toujours mieux qu’un cours de sensibilisation d’une heure à l’école, ça rentre dans la tête de manière moins barbante ».