Gerdy Dreyer est arrivé à la fondation en 1970 en tant que moniteur-éducateur. « J’ai été formé sur place dans des groupes d’une quinzaine de jeunes. Au fil des années, vu que l’on plaçait des résidents chez des particuliers, j’ai rempli la fonction d’assistant social. Plus tard, j’ai été nommé directeur d’établissement. J’étais responsable des jeunes qui travaillaient en CAT, les centres d’aide par le travail, l’ancêtre des ESAT », raconte Gerdy. En 2000, il prend sa retraite et commence à faire du bénévolat au sein de la fondation.
En collectant des objets, l’idée d’ouvrir un musée lui vient.
« J’en ai parlé à plusieurs directeurs, mais nous ne trouvions pas de locaux et les coûts étaient trop importants. C’est la dernière directrice en poste, Madame Bindou, qui a fait le nécessaire», explique-t-il. Le musée a ouvert en 2016. Il rassemble de nombreux documents et objets d’époque, comme des meubles, des machines à coudre, des uniformes et même des jouets. Toute son histoire y est retracée. Gerdy Dreyer continue de l’agrandir. En juin dernier, il a inauguré une nouvelle salle pour raconter l’histoire du Sonnenhof pendant le second conflit mondial. Les visites se font sur rendez-vous. « J’ai 80 ans, j’aimerais bien trouver un bénévole pour me remplacer. Il suffit qu’il soit intéressé par l’histoire, je suis prêt à le former. »
Un lieu d’histoire
Fondé par des protestants laïcs, l’établissement a rapidement grandi. En 1884, la Fondation rachète la fabrique de draps Bertrand.
En 1911, alors que les résidents sont de plus en plus nombreux sur place, le centre prend le nom de « Sonnenhof », la cour du soleil, et « chaque vie est une lumière » devient son slogan. L’établissement était alors spécialisé dans la thérapie par le travail. Un de ceux qui y participaient, Daniel Goetzmann, aveugle, à la tête d’un atelier de cannage de chaises et poète à ses heures perdues, aura droit à un hommage le 3 septembre prochain. Une étape du sentier des poètes lui sera dédiée et inaugurée au sein du Sonnenhof.