Rien ne ressemble plus à un modèle premium allemand que son homologue restylé. Les marques germaniques ont en effet pris l’habitude de ne modifier que très légèrement leurs protégées lors des restylages de mi-parcours. La dernière génération de la BMW Série 7 est l’exception qui confirme la règle. L’Hélice a en effet passé beaucoup de temps sur sa grande berline et a modifié en profondeur son style.
Gueule d’amour
L’objectif était double : se rapprocher du X7 ainsi que des derniers codes esthétiques de la marque bavaroise, et adopter des traits plus en accord avec l’attente des nouveaux marchés, en particulier la Chine. Un important travail a ainsi été réalisé sur la calandre qui gagne 5 cm en hauteur et qui occupe désormais 50 % d’espace en plus à l’avant. À regarder cette nouvelle série 7 dans le blanc des phares, on a l’impression d’être face à un majestueux animal marin prêt à nous engloutir à travers ses vastes fanaux. L’ensemble se fait plus vertical, tassé. Il y a de la Rolls-Royce dans cette Série 7 qui peut se décliner également en version longue limousine. La glorieuse marque anglaise fait partie, rappelons-le, du groupe BMW depuis plus de 20 ans. Pour intégrer une telle « gueule », les designers ont dû reprendre le capot, le bouclier, les flancs et la signature lumineuse.
Les équilibres visuels changent : là où le capot prend en musculature, les côtés gagnent en fluidité, à l’image des extracteurs d’air désormais verticaux, dont la continuité souligne l’empattement de la berline. À noter que pour 1 900 €, il est possible de repartir avec des feux à technologie laser en lieu et place des LED de série. Le logo, plus imposant, se met au diapason de cette refonte d’ampleur. Les coloris également : ce nouveau gris Berina à effet ambré est plus ostentatoire que le classique noir diamant, mais d’une grande élégance. À l’intérieur, il est aisé de se perdre en superlatifs. BMW sait mieux que personne jouer des équilibres entre classicisme et technologie. C’est feutré, c’est luxueux, c’est même cosy, mais c’est résolument moderne. Les écrans omniprésents (à l’arrière, le tactile fait son apparition) côtoient le nouveau cuir nappa exclusif aux coutures inédites et les inserts bois distillés avec goût. Un nouveau volant ergonomique fait son apparition, le socle de recharge par induction change de place et l’éclairage intérieur adopte des ambiances nouvelles.
Évidemment, la Série 7 demeure la vitrine technologique de l’Hélice. La grande berline est prête pour la conduite autonome (lecture des panneaux, régulateur de vitesse intelligent, stop & go, etc.). La Série 7 embarque également la toute dernière version du système connecté maison (7.0) qui répond au doigt, à l’œil et à la voix ! La reconnaissance vocale est en effet de la partie avec une réactivité en hausse et une précision améliorée.
Dévoreuse d’asphalte
Sous le capot, c’est un chapelet de motorisation de grande qualité qui attend l’heureux acheteur. En diesel, ce sont des 6-cylindres 3 l qui officient, déployant leur puissance de 265 à 400 ch. En essence, le V8 4,4 l de dernière génération est hérité de la M5. Il développe 530 ch et propulse les 2 tonnes de la Série 7 de 0 à 100 km/h en à peine plus de 4 s. La démesure étant un art, un V12 de 6,6 l, fort de 585 ch et de 850 Nm de couple est aussi au catalogue, arborant sans sourciller ses 282 g de CO2/km.
Plus sage, le moteur 40i (3 l, 340 ch, 6-cylindres) ouvre le bal essence. Autant dire qu’ainsi dotée, la Série 7 ne craint pas les grands axes et les avale avec délectation. Le confort est absolu, même si l’altier animal est moins à l’aise, gabarit oblige, dans les courbes. BMW a fait un travail remarquable sur l’insonorisation : matériaux isolants renforcés dans les passages de roue, les dossiers de banquette et les conduits de ceintures (une grande partie du bruit d’une voiture vient de là) et généralisation du verre 5,1 mm… le silence de fonctionnement éblouit. La grille des tarifs débute à 91 350 € avec la 730d 2WD et caracole à 186 350 € avec la 760Li x Drive… hors malus évidemment. Le prix de la démesure.