L’extinction des espèces touche aussi l’industrie automobile. Les SUV ont cannibalisé le marché au point que les monospaces et, dans une moindre mesure, les berlines battent de l’aile. Sans oublier les cabriolets compacts qui sont en voie de disparition. Les catalogues français n’en comptent plus aucun. Volkswagen a décidé d’arrêter la production de la Coccinelle après avoir tiré un trait sur l’Eos et la Golf Cab. Les survivants sont peu nombreux. Chez les constructeurs premium demeurent le Mercedes SLC et l’Audi TTS Roadster ; chez les généralistes, on dénombre l’éternel Mazda MX-5 et la Fiat 124 Spider. Or, pour survivre, les marques doivent mutualiser les coûts. C’est le cas de Mazda et de Fiat, qui travaillent main dans la main sur leurs modèles découvrables. C’est aussi désormais celui de BMW et de Toyota, qui ont également fait cause commune.
Le cabriolet et son double
La future Supra et le Z4 partagent en effet la même plateforme technique. Pour réduire encore les investissements, la fabrication a été confiée à l’usine de Graz en Autriche, la même qui produisait la regrettée Peugeot RCZ. Les deux constructeurs ont toutefois décidé, d’un commun accord, que les deux modèles n’arboreraient aucun élément visible identique à l’extérieur comme à l’intérieur. De plus, la Supra ne sera proposée qu’en version Coupé et le BMW qu’en déclinaison découvrable. Après une infidélité à la toile à partir de 2009, le Z4 revient ainsi au tissu, comme son illustre prédécesseur de 2003, le premier du nom. Les ingénieurs de l’Hélice expliquent ce retour en grâce par les impressionnants progrès réalisés en matière d’insonorisation. La capote compte ici quatre couches et représente le meilleur compromis entre encombrement, poids et confort acoustique. Le coffre de ce nouveau Z4 offre ainsi 281 l, soit 100 l de mieux que l’ancien modèle. Le poids reste identique : les gains engendrés par la toile et l’arrivée d’éléments en aluminium ont été absorbés par la mécanique au profit de l’agrément de conduite et des performances. La capote électrique est manœuvrable jusqu’à 50 km/h et s’ouvre en 10 secondes seulement.
L’intérieur, toujours aussi maîtrisé, est proche de celui du X5 ou de la Série 8, avec cet immense écran tactile de 10,25 pouces au milieu de la console centrale et la dalle numérique qui remplace les compteurs analogiques. On regrettera pourtant l’incompatibilité avec les systèmes Android Auto et Apple CarPlay. Côté confort, la réduction de l’empattement ne nuit pas à l’habitabilité qui demeure plus que correcte pour un modèle de ce genre.
6-cylindres et boîte automatique
Sous le capot, le BMW Z4 reste fidèle à ses principes d’origine et tourne toujours le dos au diesel. La gamme se compose ainsi de trois moteurs turbocompressés de 197, 258 et 340 ch pour les versions 20i, 30i (4-cylindres) et M40i (6-cylindres). Ces trois blocs s’associent tous à la boîte automatique ZF à huit rapports, renvoyant aux oubliettes la transmission manuelle. La direction à démultiplication variable est présente sur tous les modèles tandis que la M40i dispose en plus d’une suspension pilotée avec différentiel arrière actif, comme sur les déclinaisons M.
Au cours de cette opération « table rase du châssis », l’empattement a été réduit de 3 cm et les voies élargies de 10 cm à l’avant. Au volant, on retrouve l’ADN roadster du Z4, avec ce positionnement très proche du train arrière. C’est certes moins prononcé qu’auparavant, mais c’est toujours aussi surprenant qu’enthousiasmant. Le petit volant et le siège qui peut descendre très près du sol amplifient encore cette impression de sportivité.
Toutes les versions offrent une polyvalence et un comportement sans faille, mais la M40i bénéficie d’un supplément d’âme indéniable, avec son bloc 6-cylindres, ses 340 ch et ses 500 Nm de couple. Puissant, sauvage, mais sûr et confortable, le Z4 est une totale réussite mécanique. On regrette presque la trop grande stabilité du train arrière lorsqu’on s’élance dans les courbes pour en découdre.
BMW a fixé le prix de la version d’entrée de gamme (197 ch) à 48 650 €. C’est 13 000 € plus cher que le Mazda MX-5 184 ch et 10 000 € de plus que l’Abarth 124 Spider (déclinaison sportive de la Fiat 124 Spider). C’est aussi 6 000 € de plus que l’ancienne génération. Le haut de gamme M40i (340 ch) est à 67 650 €. Il vient naviguer dans les eaux de la Porsche 718 Boxter S (70 000 €) et ses 350 ch, mais le 6-cylindres du Z4 est plus enthousiasmant.
Sa principale rivale est donc le Mercedes AMG SLC 43, affiché à 66 350 € (390 ch). Racé, performant et sûr, ce nouveau Z4 est ainsi un fier représentant d’une espèce en voie d’extinction. Sa rareté et ses performances de génie expliquant en bonne partie son prix.