Smart EQ : changement d’époque

Smart a décidé de ne plus produire de véhicules à moteur thermique. Place, désormais, à l’électrique, avec l’EQ, qui tente de résoudre tous les problèmes encore posés par cette technologie.

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Les temps changent. La guerre des carburants fossiles fait les beaux jours des technologies alternatives et l’électricité tire son épingle du jeu.

Smart, qui propose depuis longtemps une version tout électrique de sa mini-citadine, passe à la vitesse supérieure et stoppe la production de ses moteurs thermiques. L’annonce a eu l’effet d’une petite bombe dans le secteur puisque la filiale de Mercedes est la première enseigne de renom à franchir ce pas-là. Un pari d’autant plus risqué qu’avec à peine plus d’un millier de ventes depuis le début d’année en France, la version électrique de la Smart n’est pas le plus plébiscité des modèles Smart. Certes, ceux-ci ont toujours ciblé un marché bien spécifique – celui des automobilistes urbains qui veulent se faufiler dans le cœur des villes surchargées – ; certes la Smart électrique se place au troisième rang des véhicules survoltés écoulés en France, derrière la Renault Zoé, la grande star du secteur, et la Nissan Leaf, mais devant la BMW i3. Le pari, nous semble-t-il, n’en reste pas moins osé.

Smart c’est malin

Pour relever ce défi de taille, Smart a décidé de penser son offre bien au-delà de la simple commercialisation d’une voiture. L’objectif est de lever les derniers obstacles qui s’opposent à l’adoption massive de l’électricité qui, il convient de le rappeler, ne représente qu’un peu plus de 2 % des ventes d’automobiles en Europe. La marque helvète a donc prévu des services adaptés aux problématiques actuelles. Pour les personnes vivant en copropriété, le constructeur s’occupe de l’installation et de la maintenance d’une prise spéciale « wallbox rapide » qui délivre 22 kW et qui permet de recharger 80 % des batteries en 40 minutes, contre six heures sur une prise domestique classique. Sans surcoût, Smart offre en outre l’installation d’une prise électrique spécifique à la maison, avec emplacement dédié sur le compteur, afin d’éviter de se brancher sur une prise qui serait déjà en série avec un autre appareil, électroménager par exemple, dont la gourmandise briderait la puissance électrique disponible. Smart a également pensé aux citadins qui ne disposent pas de place de parking en s’engageant à leur offrir, pendant deux ans, un abonnement aux réseaux de bornes des grandes villes. Sans oublier l’application mobile qui permet de gérer entièrement son véhicule, de la recharge à son entretien. Le constructeur a parfaitement intégré que l’électrique devait convaincre en offrant bien davantage que la concurrence thermique.

La petite étincelle

Souhaitant faire table du passé fossile de l’automobile, cette Smart EQ ne se lance toutefois pas tête baissée en terre inconnue. Elle reprend en effet la base de la génération apparue fin 2014 et issue du pacte franco-allemand entre Renault et Mercedes. On retrouve ainsi la même plateforme que celle de la dernière Twingo. Le passage à l’électrique renforce encore cette belle idylle : le moteur à courant triphasé, dérivé de la Zoé, est fourni par le Losange. Sa puissance est de 81 ch (60 kW). Destinée à un usage essentiellement urbain, cette EQ a fait un choix clair en préférant la rapidité de la charge à l’autonomie. Il faudra se contenter de 160 km, ce qui est plus que suffisant pour s’ébrouer gaiement en ville. De plus, grâce à la prise wallbox installée par Smart, la batterie se recharge à 80 % en seulement 45 minutes. La Smart EQ offre en outre un excellent confort de conduite en ville. Le châssis est rassurant sans en oublier d’être joueur, les freins sont mordants, la direction précise et le confort irréprochable, surtout quand on le compare à celui des Smart d’il y a quelques années.

Le positionnement de la batterie sous les passagers permet d’abaisser le centre de gravité du véhicule, lui assurant une tenue de route parfaite. La voiture est véritablement collée à la route – sentiment qui manque un peu avec les minicitadines. Et, avec son rayon de braquage réduit (moins de 3,5 m), la petite pile électrique se joue de tous les pièges de la ville avec une aisance déconcertante. La propulsion électrique n’est pas étrangère à cette bonne impression. La puissance étant délivrée instantanément, les démarrages sont vifs et agréables. Pensez : il ne lui faut que 4,9 s pour atteindre le 0 à 60 km/h ! Ajoutez à cela le silence de comportement et l’absence des vibrations que crée un moteur thermique et vous avez un résultat bluffant pour son usage. Même sur route, la Smart reste intéressante, même si sa vitesse est bridée à 130 km/h. On n’hésitera donc pas à emprunter les zones périurbaines. Affichée à 23 000 €, la Smart EQ bénéficie d’un bonus écologique de 6 000 €. Une raison de plus pour franchir le pas.