Maxi Flash : Comment cette passion est née chez Sacha ?
Pascal Merilloux : Avec ma femme, qui est une ancienne athlète de haut niveau, nous fréquentons depuis toujours les salles de sport pour les sports de combat. Un jour, Sacha a voulu essayer. Il a participé à un entraînement. Ça lui a plu et il a continué naturellement. À l’âge de quatre ans, nous lui avons pris sa première licence au Strasbourg Thaï Boxing. Depuis ce jour, il n’a jamais quitté le club. Il est toujours suivi par le même entraîneur et il a toujours les mêmes copains de boxe.
En compétition, il se montre très efficace !
En 2019, Sacha est devenu le plus jeune combattant de France en compétition. Il avait tout juste six ans et deux semaines. Il est souvent le plus petit de sa catégorie. Ces dernières se basent sur les années de naissance. Il y a deux ans de marge. En championnat, il peut tout de même tomber sur des adversaires d’un an et demi de plus que lui. En gala, il a déjà combattu contre des adversaires de 13 ans, alors qu’il n’avait que 9 ans. Et il parvenait à les battre. Sacha est à 44 victoires pour 49 combats. Il a déjà combattu dans toute la France, en Allemagne, en Suisse et en Italie. Dernièrement, il a décroché le titre de champion du monde XFC en Muay Thaï à Rome. Il avait trois combats et il les a tous gagnés. En parallèle, il participait aussi au tableau K1 où il a terminé vice-champion. Au retour de cette compétition, il a remporté la Coupe de France (sa deuxième). Depuis, il a ajouté à son palmarès deux championnats Grand Est (dix au total). Ces victoires lui permettent de participer aux grandes finales du Championnat de France qui auront lieu du 31 mars au 2 avril à Paris. À l’échelle du continent, il a aussi décroché une médaille de bronze aux Championnats d’Europe en Allemagne.
Comment expliquer cette réussite ?
Le coach, Antonio Delfim, y est pour beaucoup. C’est comme un deuxième papa. Il faut vraiment qu’il connaisse bien le boxeur, qu’il sache le mettre en confiance, le booster et même le câliner quand ça ne va pas. Il doit tout ressentir. Mais il y a aussi la rigueur. Sacha s’entraîne entre trois et cinq fois par semaine. Tout dépend des compétitions, de la fatigue ou même des coups de mou. Quand ses copains vont jouer au parc, il préfère aller s’entraîner ou travailler les automatismes. C’est ce qu’il aime. Il se voit continuer sa vie dans ce sport. Il le fait naturellement. Sa nature l’aide beaucoup aussi. Il est calme, discipliné, travailleur sans relâche, aimable, souriant, respectueux et serviable.
Et vous l’accompagnez beaucoup, n’est-ce pas ?
Oui. Pour nous, c’est une organisation millimétrée. Ça demande beaucoup d’efforts. Nous avons trois enfants et nous travaillons tous les deux. Il faut trouver un équilibre pour ne pas mettre l’école de côté. Nous gérons surtout son repos. Par exemple, lorsque Sacha a entraînement le mardi soir, il ne dort pas avant minuit. Il récupère le mercredi matin avant de retourner s’entraîner l’après-midi. D’ailleurs, notre deuxième fils, qui va sur ses cinq ans, suit les traces de son grand frère. À la maison, nous avons même aménagé une salle de sport. On s’y entraîne tous ensemble. Pour nous, c’est un moyen de passer beaucoup de temps avec nos enfants.
Quelles sont les prochaines étapes pour lui ?
Il participera peut-être à un combat en Belgique le 18 février. Sinon, l’entraîneur de l’équipe de France s’est rapproché de lui. Il lui a affirmé qu’il garde un œil sur lui. Les sélections ne commencent que vers quinze ans. Il lui a fait comprendre que s’il continue comme ça ils se reverront plus tard.