Maxi Flash : Quel a été l’accueil de la mesure ?
Thierry Wolfersberger : Elle a été votée à l’unanimité au conseil municipal. Seule une personne s’est abstenue. Étonnement, tout au début, je pensais vraiment que plus de personnes s’en plaindraient. Mais elle n’a pas suscité un gros débat. Nous avons tout de même reçu un courrier d’une infirmière de Brumath. Dedans, elle nous indique qu’elle se lève tôt le matin pour promener son chien avant d’aller travailler, qu’elle se retrouve dans la pénombre et qu’elle n’est pas tranquille. Je lui ai répondu personnellement en indiquant que je la comprenais, mais que cette décision avait été prise dans l’intérêt commun. Quelques plaintes apparaissent aussi sur les réseaux sociaux. Beaucoup nous ont demandé pourquoi nous n’avions pas laissé allumer un lampadaire sur trois, par exemple. Notre réseau d’éclairage public ne nous le permet pas. Ce n’est pas si simple. Il faut une autre technologie pour le permettre. C’est soit nous éteignons tout, soit nous n’éteignons rien.
Pourquoi avoir pris cette décision ?
TW : Aujourd’hui, ce qui a accéléré l’instauration de cette démarche, c’est la crise en Ukraine, avec la hausse des coûts de l’énergie, notamment. Mais cette décision ne repose pas uniquement sur l’intérêt financier. Il y a aussi un intérêt écologique. Un collègue de Vendenheim, une commune où les lumières sont éteintes la nuit depuis quelques années, me disait que des oiseaux étaient revenus en ville. Ce retour est important pour les animaux, mais aussi pour nous, les humains.
Qu’est-ce qui change « techniquement parlant » ?
TW : Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour éteindre les lumières. Nous avons dû racheter une quarantaine d’horloges qui permettent d’éteindre l’éclairage ou l’allumer à des horaires bien précis. Ça a pris du temps à mettre en place. Mais avec les services techniques, nous allons tout de même réfléchir sur la possibilité de gérer d’autres choses, comme éclairer uniquement les passages piétons à l’aide d’un bouton ou d’un détecteur. C’est cette démarche qui va être travaillée avec un groupe de travail dès la rentrée.
Le chiffre : 1 000 000
C’est l’augmentation en euros sur une année des coûts de l’électricité pour la CAH.