Les vestiaires sont ouverts chez vous ? » Voilà sans doute la question qui est le plus revenue ces dernières semaines, lors des matchs amicaux. En fonction du bon vouloir de la mairie et des infrastructures de chacun, les joueurs ont souvent dû rentrer se doucher à la maison. « Les amicaux, ça s’est géré au niveau local », reconnaît Sophie Gervason la référente Covid au niveau de la Ligue de foot du Grand Est. « On attendait les directives du ministère des Sports pour établir le protocole sanitaire de reprise de la compétition. Il y aura toujours des décisions au niveau local, mais au moins il y a une cohérence, c’était l’objectif premier. On fait aussi appel au bon sens de chacun. »
Les scientifiques le disent, il y a plus de risques d’attraper le virus à la buvette que sur le terrain. Et c’est là que ça se complique réellement pour les petits clubs. Difficile parfois d’instaurer un sens de circulation, de mettre des tables à disposition, voire, tout simplement, de ventiler suffisamment les lieux.
Des protocoles respectés
Le week-end dernier, c’était donc un premier test grandeur nature, sur le terrain, comme en coulisses, pour ce premier tour de coupe de France. Une première rondement menée à Mothern, où Mathieu Schucke est depuis quelques semaines le référent Covid : « On a déjà eu une période de rodage avec le FestiFoot, les matchs amicaux… Quelques jours avant, on a eu les petites nouveautés de la ligue, mais le point positif, c’est qu’on a une Mairie à l’écoute. Elle prend en compte les protocoles, et les fait respecter, ni plus ni moins. Les vestiaires collectifs étaient d’abord interdits, et on en a fait des vestiaires individuels, où chacun passait à tour de rôle. Là, ils sont collectifs, mais on a condamné une douche sur deux. »
Même son de cloche à Niederroedern, où le président Daniel Renard a géré ce premier match officiel en toute sérénité : « On a fait le contrôle des licences à l’extérieur. Le club house était fermé, et on avait installé la buvette dehors. On a mis des pancartes pour le port du masque obligatoire autour du terrain, et tout s’est bien passé. On avait répété pendant les matchs amicaux, et on était déjà un peu rodés. »
Geudertheim : thermomètre et pince à linge
Sophie Gervason a reçu (et continue sans doute en ce moment) un nombre incalculable d’appels de dirigeants, d’adjoints au sport, d’éducateurs. Certains points de détail à éclairer ici ou là. Du côté de Geudertheim, on a mis les moyens (humains) pour que le virus ne passe pas par là : « Chaque équipe dispose de deux vestiaires, et on a condamné une douche sur deux », raconte la présidente Fanny Horny-Paulen. « Depuis un mois, on met en place un listing à l’entrée, pour savoir qui était là, et on prend la température de chaque personne qui entre, joueur comme spectateur. Le masque sur le banc, c’était une mesure un peu compliquée, on ne savait pas trop comment faire pour le joueur qui sort… On a mis en place un système de pince à linge avec le masque qui correspond au numéro de maillot ! »
Si les joueurs ont tous pris l’habitude de ces mesures plus ou moins drastiques selon les clubs, il reste parfois à convaincre les spectateurs. Pas très disciplinés à Geudertheim – « on devait leur demander de mettre le masque quand ils venaient devant nous à la buvette » – ils étaient un peu plus masqués à Mothern : « On note une amélioration du comportement ».
A chacun désormais d’y mettre un peu du sien. Les clubs, eux, sont dans les clous.
LES RÈGLES PRINCIPALES
Désormais, quand vous entrez dans un stade, quel qu’il soit, c’est masque obligatoire à l’exception des joueurs et de l’entraîneur pendant le match. Dans les vestiaires, le masque, sauf sous la douche, que l’on ne prend pas tous en même temps, et à distance. Autour du stade, on garde le masque et on se tient à distance. Pour la buvette, on limite les allers et venues, et pour enlever son masque et boire ou manger, il faut que ce soit à une place assise, avec là encore des mesures de distanciation physique. Les clubs sont aussi tenus d’aérer et de désinfecter régulièrement.