Les attributs thérapeutiques du froid sont reconnus depuis bien longtemps. Le père de la médecine, Hippocrate, préconisait déjà l’utilisation de la neige ou de la glace pour leurs vertus antalgiques et anti-inflammatoires. Importée du Japon dans les années 2000, la cryothérapie exploite jusqu’au bout cette méthode, n’hésitant pas à exposer le corps à des températures allant de -110°C à -180°C.
Si ces températures extrêmes peuvent inquiéter, la technologie a déjà fait ses preuves ; sur les sportifs d’abord, pour qui l’usage de la cryothérapie est conseillé depuis longtemps lors de la récupération musculaire, et depuis quelques années sur le grand public, pour qui l’offre s’est grandement diversifiée. Les clients ne sont plus les mêmes et la pratique se démocratise.
Une technologie poussée
Il existe deux écoles en cryothérapie : l’exposition « corps complet » et l’exposition « corps partiel ». Dans la première, il faut pénétrer, corps entier, dans une cabine ou une pièce froide, alors que dans la seconde, plus répandue, la tête reste à l’extérieur de la cabine. Dans les deux cas, loin du principe de fonctionnement d’un réfrigérateur, c’est la décompression d’azote liquide qui refroidit : une technique qui permet d’atteindre très rapidement des températures extrêmes. Les personnes exposées à ces températures développent en réaction des réflexes de lutte contre le froid qui génèrent des effets positifs sur le corps dans sa globalité. À noter que l’air refroidi à base d’azote ne contient pratiquement aucune humidité, ce qui permet de ne pas ressentir de douleur lors de la séance.
Une technologie pour tous
Jusqu’à récemment, la cryothérapie semblait réservée aux sportifs et aux compétiteurs, l’utilisant afin de lutter contre inflammations, fatigue ou courbatures. Mais la cryothérapie est autant utile au corps qu’à l’esprit : en cas de claquage, de tendinite ou d’entorse, elle pourrait – grâce à l’augmentation de l’afflux sanguin – permettre de réduire les délais de cicatrisations et avoir un effet bénéfique sur le moral.
En agissant sur les récepteurs et la transmission nerveuse de la douleur, mais aussi via la libération de molécules anti-inflammatoires, la cryothérapie constitue de fait un très bon antalgique. Elle est ainsi recommandée afin d’apaiser les douleurs de patients atteints de maladies chroniques : on peut par exemple citer le cas de la fibromyalgie, une maladie incurable qui touche 2 à 4 % des Français, provoquant douleurs articulaires et musculaires inexpliqués, une grande fatigue et des troubles du sommeil. La cryothérapie est aussi utilisée contre le psoriasis ou l’eczéma, tandis que certaines études suggèrent des effets positifs sur l’humeur et la dépression.
Peu d’effets indésirables ont été recensés, et même s’il existe des précautions, les médecins généralistes et kinésithérapeutes sont de plus en plus nombreux à recommander la cryothérapie ; tant à leurs patients sportifs qu’à ceux souffrant de fatigue ou d’inconfort musculaire et articulaire. Le concept fonctionne d’ailleurs si bien que les centres de cryothérapie fleurissent depuis quelques années un peu partout en France, où on en dénombre plus de 300 à l’heure actuelle.
Si l’expérience vous tente, il est même possible de tester la cryothérapie près de chez vous, comme chez Physiotech, une entreprise dédiée au bien-être qui s’est lancée dans le soin aux particuliers en cryocabine. (03 08 94 37 62. 8, rue Felix Doumay à Soultz/Forêts)