samedi 23 novembre 2024
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Cyberlife : objectif, mettre un terme au cyberharcèlement

Le cyberharcèlement est une réalité dont il est difficile de mesurer l’impact. Le programme Cyberlife, lancé début 2020 auprès de collégiens girondins a pour but de faire un état des lieux de leur exposition aux réseaux sociaux et au cyberharcèlement.

C’est une grande première : l’étude Cyberlife devra impliquer 4 000 collégiens suivis sur trois ans, de la 5e à la 3e, ainsi que leurs parents et le personnel éducatif avec lequel ils évoluent. Ce travail d’investigation et d’analyse vise, à terme, à prévenir la violence à l’école, et à mieux comprendre l’effet des écrans et des médias sociaux sur le développement et le bien-être des adolescents. Les résultats, au-delà de publications scientifiques, serviront à alimenter une nouvelle politique de prévention dans les collèges et lycées, jusque-là jugée particulièrement inefficace par les victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux.

Repérer l’invisible

Comme l’explique Mathilde Husky, professeur de psychologie à l’université de Bordeaux et investigatrice principale du projet d’études : « On ne connaît pas la concordance entre le harcèlement et le cyberharcèlement. Derrière l’écran, ce ne sont pas forcément les mêmes élèves que ceux connus du personnel éducatif qui vont avoir des comportements répréhensibles ». Aussi, dans ces établissements, il est difficile pour les professeurs et assistants d’éducation de se rendre compte, sans regard sur leur vie numérique, de ce que vivent ces collégiens de 11 à 16 ans, déjà pour la plupart utilisateurs assidus de Snapchat, Tik Tok et d’Instagram.

Durant les 3 ans du programme, les adolescents exposeront eux-mêmes leur utilisation des réseaux sociaux via des questionnaires en ligne, adaptés et anonymes. Mais pour avoir une vision plus globale et ne pas « tricher », les parents seront également interrogés sur les règles liées à Internet qu’ils auront fixées chez eux « comme, par exemple, sur une limite à la durée de la consultation en ligne », précise Mathilde Husky.

Pour quels résultats ?

En fin de compte, en adaptant le suivi, l’étude devrait permettre de comprendre s’il y a un seuil de consommation acceptable à ne pas dépasser, au-delà duquel le risque de développement de troubles (en lien avec l’estime de soi, des symptômes anxio-dépressifs) est accru, ou s’il est davantage question du profil psychologique des adolescents qui sont en jeu. Si les financements le permettent, l’ambition des porteurs de l’étude est de continuer à suivre la cohorte au lycée puis à l’université. La méthode pourrait aussi éventuellement être mise à disposition d’autres académies, sous réserve, évidemment, du succès du programme. 

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