Un accueil simple, chaleureux, petit café et pas de montre au poignet. On évoque son enfance, ses premiers tours de roue à l’âge de 4 ans, ce père – Alain – ancien cycliste qui lui transmet l’amour du vélo, ou encore ce grand frère, Victor, partenaire d’entraînement, athlète et véritable locomotive de ces jeunes années.
L’hiver, Théo est professionnel de cyclo-cross au sein de l’équipe belge Tormans. L’été, il redevient amateur sur route, au sein du CC Etupes – qui lui a tout de même permis de se frotter à son premier Tour Alsace. « Chez les pros, les courses sont moins rapides, mais plus longues, et tu vas travailler pour un coureur, alors qu’en amateur, c’est un peu chacun pour soi parce que tout le monde veut se montrer », note Théo en guise de grandes différences entre les deux mondes.
Deux années charnières
Le 18 septembre dernier, Théo Thomas a eu 20 ans, « l’âge où il faut penser à la suite, aller de l’avant. L’an passé j’ai chopé un virus qui m’a mis complètement à plat, et je me suis cassé la clavicule. Pendant un an, j’ai fait avec les moyens du bord, mais là j’ai rattrapé mon retard. » Cette période, le jeune homme la met à profit pour se remettre le cerveau à l’endroit. « Depuis tout petit, je me remettais en question tout le temps. J’en ai profité pour voir un psychologue du sport et je prends les résultats différemment. 2e du Championnat de France ? Peut-être que je ne méritais pas de finir premier ? C’est comme ça, ça arrive.» Savoir prendre du recul, c’est parfois bon pour avancer.
Assuré de disputer les prochains championnats d’Europe Espoirs avec l’équipe de France le 8 novembre aux Pays-Bas, Théo sait que les deux prochaines saisons seront décisives pour achever son rêve. « Je suis suivi par des équipes pros, mais le cyclisme sur route, c’est beaucoup de monde, beaucoup de paramètres. C’est proche et loin à la fois. Et si je veux être au niveau World Tour, c’est aussi beaucoup de sacrifices. » Des sacrifices, il en a déjà fait, s’il faut, il en fera.