Le phénomène n’est pas récent, mais toujours d’actualité. Ces trois derniers mois, beaucoup d’articles, de vidéos et quelques enquêtes de l’Autorité des Marchés Financiers (AFM) se sont attaqués au sujet des business pyramidaux (ou de la « vente multi-niveaux »).
Appâtés par la perspective de faire de l’argent rapidement, certains internautes, souvent jeunes, s’engagent dans des programmes de formation très coûteux. Mais dans les faits, pour espérer rembourser ne serait-ce que les premières leçons, ils seront contraints de recruter eux-mêmes de nouveaux adhérents. Ici, on ne progresse pas dans la hiérarchie en vendant des produits, mais grâce aux taux de recrutement et d’engagement. Aujourd’hui, alors que les méthodes employées par ces entreprises sont de plus en plus connues, les entrepreneurs changent de tactiques, mais leurs efforts se heurtent à l’intransigeance des réseaux sociaux.
Une formule qui prête à sourire
Si vous cherchez à développer votre « plein potentiel » et à vous « détacher de vos freins », vous êtes au bon endroit. Dans une vidéo devenue virale, un homme se présentant comme un jeune entrepreneur à qui tout réussit affirme faire partie des
« 5 % de la population qui détiennent 95 % des richesses ». Face à la caméra, « JP » invite les internautes à intégrer son réseau pour devenir riches à leur tour. Sa confiance excessive, ses manières et ses opinions feront de sa vidéo un immanquable pour qui voudra se moquer, mettant en avant toute une pratique. Depuis, sur YouTube, Facebook, Snapchat, Instagram ou Twitter, on voit de plus en plus de vidéos de formations en ligne. Une situation qui arrange finalement bien le business, toujours à la recherche de visibilité.
Toute publicité est bonne à prendre
Dommage pour la crédibilité, mais la technique fonctionne. L’objectif pour les arnaqueurs est d’obtenir le plus d’« impressions » des internautes, et donc d’être vus, pour convertir ce premier contact en acte de vente. Certains amassent des milliers d’euros en étant suivis par une foule d’abonnés. Mais la technique ne berne pas les étudiants, et peu de jeunes tombent dans le panneau. Malgré tout, ces trois derniers mois, l’AMF a reçu plus de cent cinquante plaintes d’internautes piégés.