Pas le droit de jouer, pas le droit de s’entraîner, et encore moins de traîner au club house. C’est un peu la déprime. Comment faire pour maintenir tout un groupe sous pression ? Cédric Krause, le coach de l’US Ettendorf, en District 2, prend son téléphone ! « J’essaye de les appeler les uns les autres, même si les jeunes ne répondent pas toujours ! On sent que le côté social manque à tout le monde, le fait de juste se voir, rigoler. » Pour passer le temps, des portraits des joueurs et du staff ont été publiés sur la page Facebook du club.
Un tissu social à recoudre
Si on descend d’un échelon, on tombe sur l’US Imbsheim, et son jeune président Guillaume Dorer, qui a repris les rênes l’été dernier. « Ce qui nous manque le plus, c’est la convivialité ! Chez nous on a deux repas par semaine en temps normal, mardi ET jeudi ! On est facilement une vingtaine le mardi, et entre 35 et 40 le jeudi. Depuis le début, on a mis en place un protocole de onze pages qu’on a transmis à la mairie. » Mais même quand on fait tout bien, le risque est là, et tout le monde ne le comprend pas. « On a une majorité de joueurs qui respectent, mais on sent que pour certains, ça devient très dur. Je les comprends aussi, mais on préfère ne rien faire, on a vu des clubs qui se sont déjà fait aligner. »
Dans les faits, les clubs pourraient reprendre les entraînements – et ils sont de plus en plus nombreux à le faire – mais en respectant un certain nombre de consignes : travail par groupes de six, pas d’oppositions… « Pour moi, on ne fera rien de tout le mois de janvier, on verra ensuite. » A Ettendorf, en revanche, on s’est déjà retrouvés un dimanche matin.
« Les conseils de la Ligue, c’est bien pour des mecs qui jouent en R2… »
Le problème, c’est qu’à partir du moment où la Ligue va dégainer une date, il faudra vite mettre sur pied un rétroplanning pour une mini-prépa. Au FC Gries, en District 4, le président Jordan Girardini craint le deuxième effet Kiss Cool.
« Les conseils de la Ligue, c’est bien pour des mecs qui jouent en R2, mais en D4… C’est dur de dire à des joueurs de s’entretenir. La condition physique elle en prend un coup. Je crains les blessures. » En bon gestionnaire, Jordan – également tout frais président – avait anticipé à l’été une deuxième vague. « On organise en général la soirée du Nouvel An, avec 600 à 800 personnes, et c’est pratiquement notre chiffre de l’année. On s’en sort, mais ça pourrait être mieux. » Maintenir les finances et l’esprit des licenciés à flot, un double combat loin d’être évident dans le flou ambiant.
Quant à la suite, et la fin de la saison, un consensus se dégage chez nos interlocuteurs : il faut « enlever les matchs de coupe » (Guillaume Dorer), et s’arranger pour « au moins finir les matchs aller afin d’organiser des play-offs » (Jordan Girardini), parce que « le système de coefficient, ça fausse un peu les choses ».
Sans oublier que jouer la montée, c’est bien, mais assurer quelques descentes, le jeudi soir, c’est pas mal aussi.