Pendant que les prix de l’énergie, des matières premières et du gel douche nous promettent un été en pente raide, les législatives pointent le bout de leur nez. « Pour celui du tunnel, on attendra », m’a dit ma voisine de son balcon l’autre jour alors que j’arrosais ma plante. Puis, elle a ajouté: « Tu as vu l’état du monde ? Le leader nord-coréen a de plus en plus envie de s’amuser dans son bain avec son arsenal atomique, Poutine donne du travail aux scénaristes des prochains James Bond et les partis politiques français sont à pleurer, aussi intéressants qu’un rideau de douche. Quelle décadence ! Je m’arrête là, ça me déprime et je n’ai pas envie que tout cela gâche le retour de la chaleur ». C’est vrai, pourquoi les élections n’ont pas lieu en plein hiver ? J’ignore si l’on s’y retrouverait car de toute façon personne ne se retrouve vraiment dans les partis historiquement ancrés à droite ou à gauche aux divisions trop nombreuses. Leurs mariages organisés pour les législatives passent mal chez les membres de ces familles qui ne se parlent plus depuis le décès de tonton François ou les mises en examen d’oncle Nico. Personne ne se retrouve vraiment dans les extrêmes, les dures et les un peu moins en apparence, mais toujours rances après les appâts. Personne ne se retrouve vraiment dans la politique du gouvernement trop buccale tant les plus fragiles en prennent dans les dents. Personne ne se retrouve finalement. Pas de nation, pas de rêves communs. Mais, est-ce vraiment possible en 2022 de trouver un modèle qui met tout le monde d’accord ? Et s’il n’en existe aucun aujourd’hui, sera-t-il possible de lutter ensemble demain contre les changements climatiques qui précipitent le monde vers le déluge ? À cette heure-là, nous ne connaissons pas l’opinion de Delphine Wespiser sur le sujet et cela me chagrine, car j’attends chaque jour ses brillantes analyses, comme son post Instagram du 3 mai où elle écrit qu’elle n’a pas pu se doucher chez elle depuis 6 mois, et croyez-moi, je ne suis pas de ceux qui crient au loup. Pardon, je digresse. Revenons à nos moutons et à la question de la semaine. Avons-nous encore une chance de nous retrouver sous le même ciel, ou sous la même douche ?