Maxi Flash : Comment est né le CSDO ?
Elodie Riff : L’idée est venue lors d’une discussion entre amis sur le harcèlement scolaire, la place de la femme dans la société et les violences qu’elles peuvent subir, etc. L’idée était d’enseigner la self-défense, pour que nos membres puissent être capables de se défendre en cas d’agression dans la rue. Dans le comité, nous sommes quatre femmes. J’en ai pris la présidence. L’association n’est pas entièrement féminine. De nombreux hommes nous épaulent. Nous avons sollicité la commune d’Oberhoffen pour nous mettre à disposition des locaux. Mon mari, Wilhelm Galli, un pratiquant de longue date de plusieurs arts martiaux, s’occupe des séances. Il est titulaire d’un BPJEPS et dispose de ses brevets fédéraux de moniteur en boxe.
Que dire de vos débuts ?
ER : Nous comptons une cinquantaine d’adhérents. Nous sommes assez surpris de cette ferveur. Nous accueillons les enfants à partir de six ans. Sur la totalité de nos membres, nous avons à peu près la moitié qui est composée d’enfants et d’adolescents. Il y a beaucoup plus de filles que de garçons.
Qui est concerné ?
ER : Tout le monde. Nous avons la particularité de faire passer un entretien individuel à chaque nouveau membre. L’objectif n’est pas d’attirer ceux qui veulent se défouler dans la rue. Nous privilégions ceux qui souhaitent apprendre à se défendre. La plupart sont complètement novices. Cependant, avant de rendre les coups, nous leur conseillons toujours d’essayer de fuir et de prévenir. La défense physique doit être le dernier recours. D’ailleurs, nous avons été surpris lors des entretiens avec les enfants. La quasi-totalité a déjà subi du harcèlement scolaire ou des petites agressions. Nous avons comme objectif d’approcher les écoles pour sensibiliser les plus jeunes.
Comment se découpe une séance ?
ER : Déjà, nous n’avons pas souhaité faire une association de boxe. Il n’y a pas que ça. Une séance commence par un échauffement. Nous enchaînons avec une phase de boxe où les élèves travaillent leur droite et leur gauche, en fonction de leur bras fort. Il y a aussi toute une partie au sol, où on mêle lutte et MMA. On termine toujours par des petits sparing un contre un. Et on transpire bien ! Il y a quatre séances par semaine. Wilhelm s’occupe de tous les cours. Souvent, nous organisons aussi des simulations. Nous avons imaginé, par exemple, une fausse soirée en discothèque. Nous pourrons très bien mettre du sel dans les verres pour remplacer la drogue, des points noirs au marqueur sur la peau pour remplacer les piqûres et même des couteaux en plastique pour simuler les attaques avec arme blanche. L’idée est de sensibiliser tout le monde à ces problèmes de notre temps. Dans un cours, on est entre gens bienveillants. On n’est pas là pour faire mal à l’autre. Mais dans la rue, tout est différent.