Battiste Delfino : Cela fait presque quarante ans que vous êtes au service de votre ville. Que ressentez-vous après cette réélection ?
Etienne Wolf : Je ne peux être que satisfait ! L’essentiel pour un élu est d’avoir des projets et d’être motivé, et je le suis toujours. De toute façon, le jour où vous constatez que vous avez tout donné, vous n’avez plus qu’à rester à la maison. Dans mon cas, si j’ai annoncé que ce mandat serait mon dernier, c’est justement parce que j’estime qu’en 2026, je n’aurais plus rien à offrir.
À quoi a ressemblé votre confinement ? Avez-vous été beaucoup sollicité.
J’ai essayé de rester proche de la population, mais ça n’a pas été facile au départ. Nous avons contacté les personnes les plus vulnérables pour connaître leurs besoins. Nous les avons visités, fais des courses pour elles, ce genre de choses. Moi, j’avais la santé, donc tout va bien, mais à Brumath, on a été touchés par le décès de deux figures particulières, Bernard Schreiner mon prédécesseur et Bernard Stalter le Président de la CMA. Ça a interpellé tout le monde. Finalement, nous avons tous été sollicités, d’une certaine manière.
Selon vous, comment relancer la machine et limiter la casse économique ?
L’une de nos plus grandes craintes pour les prochaines années concerne effectivement le budget de notre commune. Je crois que pour dynamiser une ville, il faut remplir trois critères : l’activité économique, les logements et les services. Si vous n’avez pas ce triptyque, vous ne faites que colmater des failles. Là, les commerces de proximité sont vraiment en danger. Les clients voudraient qu’ils soient préservés, mais c’est à nous d’injecter la dynamique pour limiter la casse, consommer vraiment du local !
Et pour la suite ?
Nous attendons avec beaucoup d’impatience les annonces gouvernementales du 22 juin, pour réorganiser notre planning de manifestations. En attendant, nous avons décidé, avec l’équipe municipale, de fonder une
« commission solidarité » pour recréer du contact avec les gens et aider les personnes isolées. Nous souhaitons d’ailleurs lancer un appel aux bénévoles, pour ceux qui souhaitent nous aider. Enfin, j’aimerais souligner que pour le commun des mortels, les priorités se trouvent dans le quotidien, le maire, lui, doit se projeter dans l’avenir, afin que dans dix ou vingt ans on n’ait pas de regrets. Lorsque je m’arrêterai, nous pourrons appréhender la suite sereinement et de manière cohérente.