Comme toujours, il y a les pour et il y a les contre. Il n’empêche que depuis le communiqué de la Fédération française de Football, beaucoup de voix se sont élevées pour protester contre la reprise des matchs. Pourquoi ? José Guerra, qui a une longue histoire d’amour avec Dame Coupe, ne mâche pas ses mots, et évoque une « mascarade ». L’ancien coach du Sporting Schiltigheim, aujourd’hui aux SR Colmar (éliminés au 5e tour), trouve ça, « très, très étonnant. On est dans l’attente depuis un bon moment, on ne peut pas s’entraîner parce qu’il y a des risques… Ça veut dire que si t’es qualifié en coupe, il n’y a plus de risques ? »
« Autant reprendre le championnat ! »
Même son de cloche pour Cyril Giesi, l’entraîneur de l’AS Ingwiller, « bien content de ne plus être dans la compétition. À part samedi et dimanche, avec le couvre-feu, tu ne peux pas t’entraîner, et là tu dois retrouver tes repères en dix jours ? On nous dit qu’on n’a pas le droit aux oppositions à l’entraînement, mais tu peux en matchs ? Mais si on peut jouer, alors autant reprendre le championnat dans ce cas ! »
L’autre contrainte énorme pour les clubs amateurs encore en lice (notamment Obermodern ou Reipertswiller), c’est de faire tester l’effectif : PCR pour tout le monde le jeudi, antigénique le jour du match ! José Guerra : « On demande des protocoles réalisés aujourd’hui par des clubs professionnels… » Cyril Giesi : « Si t’as la chance d’avoir un laboratoire pas loin, tu peux éventuellement t’organiser. Mais ça ne change rien, tu ne peux quand même pas t’entraîner ! »
Branle-bas de combat à Haguenau
Parmi les clubs d’Alsace du Nord encore engagés, il y a néanmoins le FRH (N2, opposé à la FAIG, N3). Changement de ton. Laurent Brengel, le manager général, a déclenché « le branle-bas de combat » dès mardi midi. « En tant que club de N2, on est dans la catégorie sportifs de haut niveau. Ça fait trois, quatre semaines qu’on a pu reprendre. Pour nous c’est magnifique, parce qu’on a un objectif. On prend ça comme du bonus. On a senti une ferveur chez les joueurs dès l’annonce. On a un médecin au club, on va s’organiser pour les tests PCR. En revanche pour le protocole de samedi, c’est compliqué ! »
L’autre grande question, en ce mois de janvier, c’est aussi l’état des terrains. Couvre-feu, terrains gelés, tests PCR, protocole ultra-strict… Sur les réseaux sociaux, des internautes du foot amateur ont émis l’idée d’un boycott de la compétition par les plus petits clubs. « C’est surprenant que ce soit si rapproché dans le temps », concède Laurent Brengel. Pour Cyril Giesi, « on peut comprendre les envies de boycott. Sans préparation, un match de coupe de France fin janvier… Pour certains, ça va être directement à l’infirmerie. »
En voulant « sauver » la coupe de France, la FFF n’a fait que remuer le couteau dans une plaie très largement ouverte. Avec cette question, lancinante : si eux peuvent jouer, pourquoi pas nous ?