Gaga Weiss : guitariste de jazz manouche
Gaga Weiss a 34 ans, il est guitariste soliste professionnel. La musique fait partie intégrante de sa culture manouche. «Chez nous, les guitares sont partout. Petit, j’en avais toujours une en main et je grattais les cordes». Il a huit ans quand sa mère lui offre une guitare. Pendant des heures et des jours, mais aussi des nuits, le jeune guitariste s’entraîne, répète les morceaux : « J’écoutais un passage et j’essayais de le rejouer en repérant les premières et dernières notes. Sur l’autoradio, je passais de play à pause inlassablement jusqu’à savoir interpréter tout le passage ». En trente minutes, il apprend le Chorus de Django Reinhardt. En une nuit, il ajoute deux nouvelles compositions à son répertoire. Gaga Weiss se nourrit de la musique et s’inscrit dans la tradition initiée par des maîtres du genre comme Django Reinhardt qui a rendu le jazz manouche universel, et Biréli Lagrène.
L’artiste est autodidacte. Exit l’école de musique et le solfège, il travaille « son oreille » sans même y penser. « Je connais aujourd’hui quelques notes sur le papier, mais je préfère continuer à travailler avec mon oreille. Lorsque j’entends un accord, que je compose ou même que je travaille avec un autre musicien, l’oreille enregistre les notes et je n’ai besoin de rien d’autre. Je suis libre », exprime le guitariste.
À l’âge de quatorze ans, Gaga Weiss fait sa première scène lors d’une Fête de la musique à Haguenau. Sept ans plus tard, il fait la première partie et le final d’un concert du Trio Rosenberg, « J’avais tous leurs disques. Pour moi, ils étaient les meilleurs. Et me voilà sur la scène avec eux : c’est un très beau souvenir ». Il se produit dans de nombreux festivals. Il part aussi en tournée nationale comme guitariste soliste pour le spectacle Samudaripen consacré à la déportation des gens du voyage pendant la Seconde Guerre mondiale. En 2014, il crée le groupe Gaga Weiss Gipsy Liberty composé de cinq musiciens et enregistre son album Black Night en hommage à Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, le célèbre violoniste.
Maxime Luck : saxophoniste au parcours éclectique
Maxime Luck a 26 ans. Le point commun entre Gaga Weiss et Maxime Luck, c’est leur passion de la musique. « Il est de plusieurs années mon aîné et jouait déjà régulièrement alors que je commençais la musique. J’ai eu l’occasion de l’entendre lors de différentes manifestations organisées à Mertzwiller : j’ai toujours eu une affinité particulière pour la musique qu’il interprète », raconte Maxime Luck.
Le saxophoniste a suivi un parcours à l’opposé de celui de Gaga Weiss. À sept ans, il débute le saxophone avec Louis Stoffel, talentueux clarinettiste et saxophoniste de la région, qui l’encourage à poursuivre ses études musicales au Conservatoire National Régional de Strasbourg. Il intègre alors la classe de saxophone de Christophe Fourmaux, plus tard celle de Philippe Geiss, saxophoniste mondialement reconnu. Avec lui, il a la chance de participer à de nombreux projets et élargit ses connaissances musicales. En parallèle, le musicien développe une sensibilité particulière pour le Jazz et commence à l’étudier avec Michael Alizon.
En 2011, Philippe Geiss offre à Maxime Luck l’opportunité de partir une année aux États-Unis dans le cadre d’un échange avec l’université de Syracuse, New York. À son retour, il intègre l’Académie Supérieure de Musique de Strasbourg. En 2014, il obtient son diplôme national supérieur professionnel de musicien suivi en 2016 d’un diplôme d’état de professeur de saxophone. Aujourd’hui, il est membre de différentes formations, enseigne dans plusieurs écoles de musique et dirige l’ensemble de saxophones Sax ADN ainsi que la Musique municipale Vulcania d’Illkirch-Graffenstaden.
La musique : un langage universel
« Il est vrai que nous avons deux modes de fonctionnement très différents : Gaga Weiss passe presque uniquement par l’apprentissage oral alors que j’ai suivi un enseignement plus théorique, basé notamment sur la lecture de partitions », explique Maxime Luck. Les deux musiciens sont quelquefois confrontés à des problèmes de communication. « De mon côté, je m’inspire du monde extérieur, je pense à la mélodie, je fais les accords, mais il n’y a pas de règles », raconte Gaga Weiss. Pourtant, conclut Maxime Luck, « dans la finalité, nous nous complétons lorsque nous travaillons ensemble : chacun envie le mode de fonctionnement de l’autre et s’en inspire. Sur scène, c’est différent. Il n’y a plus que la musique qui parle : c’est un langage universel ».
Le Quintet Jazz Maxime Luck et Gaga Weiss propose cette année un concert inédit. Le pianiste Boris Labouebe remplacera la seconde guitare. Ils seront accompagnés de Christophe Reinhardt, contrebassiste incontournable de la scène manouche et de Lionel Galonnier, batteur et percussionniste. Les cinq musiciens proposeront un répertoire varié allant des standards de jazz américain à des œuvres plus modernes en passant par quelques-unes de leurs compositions.
Dimanche 3 février à 16h à l’Espace Stéphane Grappelli de Mertzwiller – Entrée libre, plateau – Concert proposé dans le cadre des Hivernales 2019 de la commune