Wo isch d’Müs ? Unterem Stuehl ! » À force d’images, d’affiches, de chansons et de vidéos, les enfants de 5 à 11 ans qui viennent de Gries, Weitbruch, Hoerdt ou Weyersheim apprennent « des mots nouveaux ».
Théo, 10 ans, est présent à la semaine d’alsacien pour la quatrième fois, et se réjouit « de revoir les copains et d’apprendre une langue différente du français ».
Léo, lui, aime chanter et a retenu plein de mots : « Schnee, Sonne, Wolige » pour la météo très changeante durant la semaine, ou encore les pièces de la maison où pourrait se cacher la Miesele : « s’Schlofzimmer, s’Bett, s’Kànàpee », et Rose, 6 ans, ajoute « s’Kabinet » !

Quand certains sont en classe bilingue, d’autres ont la chance de parler alsacien avec leurs grands-parents. Mais « la plupart comprennent. Il y a des moteurs, et l’allemand ressort » selon Isabelle Grussenmeyer, l’animatrice des après-midis. Avec son répertoire de chansons alsaciennes et les supports d’activités pédagogiques qu’elle a développés, elle a de quoi
« varier les activités. Même jouer à cache-cache permet de compter en alsacien ». Le matin, c’est Philippe Klein, intervenant musicien de Haguenau qui se charge des dix-sept enfants. Ils sont accompagnés par Mélanie Bienfait de l’association Abama pour les bricolages, et par l’animatrice Laura Grimm tout au long de la journée, puisque tous restent à midi. « C’est l’occasion de répéter ce qu’on mange, ou les phrases du quotidien, peux-tu m’aider ou passe-moi le sel », ajoute Isabelle. Petit déjeuner et goûter sont d’ailleurs offerts par la comcom.

« Tout pour qu’on s’amuse »
Ainsi, « les pauses calmes alternent avec trois récrés », d’après Agathe et Bianca, qui soulignent aussi « le trac qui monte avant le spectacle devant les parents ». Mais oubliée, l’école, ici elles « arrivent mieux à apprendre. Si on n’arrive pas, on le dit, et il y a tout pour qu’on s’amuse ! » Et pour faire durer le dialecte ? « Il faut construire des maisons alsaciennes, pour rester dans l’esprit », estime Léo. Méline et Naddie, 10 et 9 ans, dont le grand-père fait du théâtre alsacien, vont « essayer de s’en souvenir. On apprendra l’alsacien à nos enfants pour qu’il continue dans notre famille, même s’il s’arrête ailleurs ». Émue par ces sages paroles, Isabelle, qui a semé les graines, sait « qu’ils garderont quelque chose ».

Bon à savoir
L’Abama est une association d’assistants maternels fondée en 1998 par Marie-France Dufils. Elle fait l’intermédiaire entre les parents et les assistants maternels, administrativement, mais organise aussi des ateliers, des après-midi de jeux, et « la Basse-Zorn nous délègue l’organisation des activités en alsacien », selon Mélanie Bienfait, sa directrice. Renseignements : www.abama.net