Ineos est le plus important fabricant européen d’ingrédients de base nécessaires à la composition de désinfectants pour les mains : l’alcool isopropylique et l’éthanol. Afin de combler la pénurie de flacons, l’entreprise a annoncé il y a deux semaines l’installation d’une chaîne de production de gel hydroalcoolique à Etain, dans la Meuse. L’usine aura la capacité de produire un million de bouteilles par mois d’ici quelques jours. Ce nouveau stock sera livré gratuitement dans les hôpitaux du Nord-Est de la France, de Paris et de Belgique ; des zones particulièrement touchées par la pandémie.
IL FALLAIT S’ADAPTER À LA PÉNURIE
En Europe, aucun pays n’était vraiment prêt pour cette forte demande. En France, c’est la société LVMH qui, la première, a réorienté massivement son activité vers la production de gels. « Avant, nous ne produisions pas de gel hydroalcoolique, nous n’avions pas du tout cette activité. On l’a développée dans un souci de contribuer aux efforts sanitaires », souligne Franck Demay, porte-parole d’Ineos.
Bien qu’experte dans la production de ses composés basiques mais non dans l’assemblage final des bouteilles de gel, la chaîne de production du groupe pétrochimique britannique commercialise également des gants en caoutchouc, des seringues, des ventilateurs ou encore des tubes médicaux. Avec cette expertise et ces moyens, il fallait faire quelque chose : « Ineos est une entreprise avec d’énormes ressources et compétences de production. Si nous pouvons trouver d’autres moyens d’aider dans la lutte contre le coronavirus, nous sommes absolument déterminés à faire notre part » a expliqué Jim Ratcliffe, fondateur et président du conseil d’administration du groupe.
POUR UNE DISTRIBUTION GÉNÉRALISÉE
Ces bouteilles de gel hydroalcoolique seront notamment distribuées dans les hôpitaux et dans les maisons de retraite, mais aussi dans les pharmacies, qui sont ponctuellement approvisionnées mais régulièrement en pénurie. Au début de la crise du Covid-19, les prix de ces produits désinfectants avaient explosé en France et le gouvernement avait dû encadrer les tarifs. Désormais considéré comme un produit de première nécessité, tous les acteurs de la santé comptent sur le secteur de l’industrie pour les épauler.
Au début du mois, Ineos a déjà achevé en dix jours la mise en place d’une chaîne de production de gel hydroalcoolique dans le sud de la France, à Lavera, près de Marseille. Même scénario en Angleterre et en Allemagne : en dix jours, le groupe a réussi l’exploit de rediriger la production de plusieurs usines afin de parfaire le maillage d’approvisionnement hospitalier. Les bouteilles de désinfectant pour les mains ont déjà commencé à être livrées dans les hôpitaux du sud de la France.
Pour l’instant réservés aux professionnels ou destinés aux pharmacies, l’entreprise a précisé que des « flacons de poche » à usage personnel seront également mis à disposition de la population, mais plus tardivement, lorsque les services médicaux et le personnel de santé seront suffisamment réapprovisionnés.