« Une addiction, c’est une fragilité qui peut se calmer ou se remettre en route, on n’est jamais totalement guéri », commence Danielle Garcia-Chamaly, membre depuis 2005 et ancienne présidente. En général, l’entourage, un médecin, ou alors la personne elle-même, cherche de l’aide et s’oriente vers l’association alsacienne vieille de 113 ans, forte d’une vingtaine de bénévoles dans le Bas-Rhin. D’Alcool Assistance, elle est devenue Entraid’addict 67 cette année, pour s’élargir à toutes les addictions : tabac, cannabis et autres. Prévention, groupes de parole et réunions individuelles ont lieu à travers le département* pour « permettre de guérir les maladies des émotions compensées par un produit ».
Tolérance et compréhension
Outre l’écoute et l’accompagnement, les activités de « resocialisation » occupent une grande place : sorties pour les uns, ateliers pour les autres -yoga, self-défense, écriture, affirmation de soi, pétanque…- Danielle explique : « Aller mieux est tant psychique que physique, ces journées sont très riches, il y a de la tolérance, de la compréhension, des liens d’amitié au long cours naissent ». Elle met l’accent sur le soutien à l’entourage, car « la situation de dépendance coupe la vie sociale et la communication d’un couple ou d’une famille, plombe le budget et plonge dans la désespérance. La parole libérée permet alors de passer à autre chose. »
* Prochaine réunion à Haguenau, Maison des loisirs place Schuman, mardi 7/12 à 20h. Également à Bischwiller, Herrlisheim, Gundershoffen et Schirrhein. Renseignements auprès de JM Lecot 06.85.69.02.84.
Jean-Marie Lecot, président d’Entraid’addict :
« Gérer est plus dur qu’accepter »
« Je travaillais dans l’hôtellerie, un beau métier pour voyager et profiter de boissons alcoolisées agréables pour tenir le coup. Je me suis rendu compte par la force des choses que j’étais alcoolique et que j’allais devoir m’occuper de moi. J’ai contacté l’association. Gérer est plus dur qu’accepter, j’étais trop faible devant l’alcool. Le circuit de la récompense était activé, le cerveau avait l’habitude de consommer pour être moins mal. Depuis 2009, j’ai choisi de ne plus boire d’alcool, il y a d’autres choses dans la vie et je peux en rire. C’est quelque chose de possible même si beaucoup de gens disent que non. »