Dans sa jeunesse, Christophe Roller a suivi un CAP pâtisserie, un brevet professionnel et un brevet de maîtrise supérieur en boulangerie-pâtisserie, ainsi qu’un CAP chocolatier-confiseur : « Ma première expérience était chez Daniel, à Haguenau, en 1992 ». Très vite, le jeune boulanger-pâtissier a voulu transmettre son savoir : « J’ai été professeur au CFA de Haguenau pendant une dizaine d’années, avant de rejoindre celui d’Eschau ». Formateur reconnu, il s’est mis à parcourir le pays, mais aussi le monde : « J’ai voyagé dans toute l’Europe et au-delà, jusqu’à Los Angeles, en passant par l’Arménie, la Géorgie, le Sri Lanka, Madagascar, le Maghreb et même la Russie, notamment Moscou, où j’ai appris le russe et même travaillé pendant un an et demi au célèbre Café Pouchkine ».
En chemin, l’Alsacien globe-trotter s’est installé en Ukraine, où il a rencontré sa femme, Ksenia Zozulia : « J’ai d’abord travaillé pour une chaîne de supermarchés à travers l’Ukraine. Ensuite, j’ai ouvert deux boulangeries à Marioupol et à Kiev, mais aussi quatre écoles de boulangerie-pâtisserie à travers le pays ».
Au déclenchement de la guerre, Christophe et sa femme ont passé deux mois sous les bombes avant de prendre la décision de gagner la France : « On est vite passé du masque au casque ».
Une opportunité à saisir
À son retour au pays l’an dernier, Christophe Roller a croisé la route de Richard Dorffer, gérant des boulangeries L’art du pain, à Bischwiller et à Haguenau, proche de la retraite et soucieux de passer la main : « Nous avons discuté, j’ai repris le flambeau avec pour objectif d’apporter un vent de nouveautés ». Les produits ancestraux sont proposés sur les étals, mais aussi des créations du monde entier : « Il y a la Kievskiy, une fameuse tartelette de Kiev, par exemple, ou encore le Medovik, un célèbre gâteau russe au miel, qui devrait rejoindre l’assortiment à la rentrée », pour le plus grand plaisir de sa femme. Les deux établissements rassemblent 24 salariés, dont quelques apprentis : « Transmettre est mon fer de lance. C’est important pour moi », conclut Christophe.