Un prénom français et un patronyme germanique, Claude Muller est le symbole de la spécificité alsacienne. Une identité croisée et multiforme. Il grandit, comme la plupart des Alsaciens, dans une famille qui a vécu les deux Guerres mondiales et les changements incessants entre France et Allemagne :
« L’histoire de mes parents était différente de celle que j’apprenais à l’école, je voulais comprendre qui j’étais, d’où venaient mes ancêtres, connaître cette terre alsacienne », indique Claude Muller. Il est admis au concours du CAPES d’histoire-géographie en 1978 et se lance dans une carrière d’enseignant dans le secondaire. En 2008, il devient professeur à l’université de Strasbourg et directeur de l’Institut d’histoire d’Alsace : « Mon rôle est de transmettre et d’éclaircir les zones d’interrogations et paradoxes qui entourent l’Alsace. Le manque de connaissance sur cette région si spéciale peut provoquer un malaise, l’historien met sur la table toutes les opinions et les explique ».
Une autre grande passion
Il ne fréquente plus les amphithéâtres de l’université depuis septembre 2023 : « j’ai repoussé ma retraite jusqu’à l’ultime jour où c’était possible juridiquement », lance tout sourire Claude Muller. Il en a profité pour faire les vendanges, son autre passion. C’est en étudiant des chroniques viticoles au début de sa carrière d’enseignant qu’il tombe sous le charme du vin d’Alsace. En 2014, il devient Grand Maître de la confrérie de Saint-Étienne, une association de promotion du vignoble alsacien.
Depuis un an, Claude Muller est président de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace et continue à faire des conférences afin de relayer l’héritage de la région.
Matéo Bastian