Une nouvelle fois cette année, le Festival du Houblon a vocation à faire voyager les visiteurs, tout en encourageant le partage culturel, le rassemblement des peuples et des cultures. Avec sa centaine d’heures de programmation, il peut se targuer d’être le plus grand festival de danses et musiques du monde du Grand Est. Plus de 50 000 festivaliers sont attendus sur la semaine, du 23 au 28 août, à Haguenau.
Sur place, il sera possible d’assister à plusieurs spectacles, de danse et de musique, de participer à des ateliers artistiques et même de faire un tour au marché du monde. Les différents rendez-vous se concentreront sur plusieurs lieux : le Forum des Cultures, la Halle aux Houblons, la Salle des Corporations et le Théâtre de Haguenau. Des artistes du Brésil, de Thaïlande, de Roumanie, du Kenya, d’Inde, de France -dont trois d’Alsace-, d’Italie, du Mexique, du Bénin, de Pologne, des Pays-Bas et d’Allemagne seront conviés.
Des décennies d’histoire
Au XIXe siècle, le houblon était le produit phare de Haguenau. En 1867, face à la demande grandissante, la Halle aux Houblons est construite. La production haguenovienne reste bonne jusqu’à la Première Guerre mondiale, mais s’effondre avec le second conflit mondial. En 1960, l’ancien maire de Haguenau Ernest Strasser lance la Fête du Houblon, comme un hommage à ce passé révolu. « Au début, elle se déroulait sur un week-end. Les associations sportives et folkloriques de Haguenau défilaient sur des chars qu’ils avaient créés, raconte Norbert Schmitt, président d’honneur du Festival. Le tout était accompagné par des festivités à la Halle aux Houblons », ajoute-t-il. Petit à petit, la formule a évolué.
Des artistes de pays frontaliers comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et même la Suisse ont commencé à être invités : « Je me souviens des autocars qui arrivaient en ville, de toute l’Europe », note Norbert. Avec l’apparition d’internet, tout a changé. Les invités venaient alors de plus en plus loin. Les demandes et les contrats, qui s’envoyaient par courrier à l’époque, s’envoient maintenant par mail. Dans les années 2010, Norbert et son équipe ont modifié le nom de l’événement en le renommant Festival du Houblon. « Des anciens continuent de l’appeler avec son nom d’antan, mais je ne leur en veux pas », plaisante-t-il.
Un virage international
À partir de 2005, l’organisation de la Fête du Houblon décide de faire venir des artistes issus des cinq continents. Chaque année, près de cinq cents artistes foulent le sol haguenovien. « Ils défilent même tous ensemble depuis plusieurs années, remarque Norbert Schmitt. Le public peut voir un Chinois ou un Japonais danser avec un Africain ou un Européen, c’est formidable. C’est un beau brassage. C’est ce qui donne du sens à cette fête : la rencontre des peuples et des artistes. Aujourd’hui, des pays tels que l’Ukraine ou la Russie ne se déplaceront pas. C’est dommage que tout ce que cristallisait ce rendez-vous jusqu’à présent soit remis en cause avec les événements récents », déplore-t-il.
Une aventure humaine
Pour tenir ce planning chargé, les bénévoles sont nombreux et indispensables. Ils sont près de 1200 et se relaient du mardi au dimanche. Des associations sportives de la ville telles que le FRH, le basket-ball, le tennis de table, la Pédale de l’Est ou encore le Real Schloessel assurent depuis des décennies le service. Dans la Halle aux Houblons, une quinzaine d’associations se relaient pour assurer l’accueil, le contrôle, le placement et le service d’ordre. « C’est une fête participative où chacun vient apporter sa pierre à l’édifice. Ce festival est avant tout une histoire de passion. Tous les gens qui y travaillent et qui veillent à son bon fonctionnement sont des passionnés », appuie Norbert Schmitt.
Un festival reconnu
Le Festival du Houblon est inscrit au Conseil international des organisations de festivals de folklore et d’arts traditionnels (CIOFF), reconnu par l’UNESCO. Il participe à son assemblée générale depuis plus de dix ans. L’organisme permet aux organisateurs d’événements d’entretenir de bonnes relations. « Cela permet d’organiser les tournées des artistes du bout du monde pour se partager les frais de défraiement, par exemple », explique le président d’honneur.
En 2017, le Festival du Houblon a été récompensé par un Bretzel d’or, de l’Institution des arts et traditions populaires d’Alsace, qui veille à sauvegarder l’authentique patrimoine alsacien, l’essence même de « l’alsacianité ».
Restez connectés, de nombreuses places sont à gagner sur notre page Facebook !