A la rencontre de cinquante-deux professionnels, des métiers du sport aux compagnons du devoir, des kinés à l’informatique, les 3e et 4e ont arpenté les couloirs très animés du collège des Missions africaines. « L’idée, c’est que les anciens élèves sont une richesse », explique Pierre Richert, professeur et organisateur, devant les 90% d’anciens qui sont venus échanger.
« Souvent les élèves ont un préjugé sur les métiers, de genre par exemple, ou un biais parce que les parents ou les cousins le font. Or plus on connaît le métier tôt, plus on peut s’ouvrir à la formation. » Et si selon lui, la voie générale permet de « gravir la colline en ligne droite », il y a une voie « en pente douce, plus longue mais qui arrive aussi au
sommet » : la filière professionnelle, aujourd’hui délaissée.
« Beaucoup de métiers s’apprennent dans l’entreprise »
C’est l’idée qu’a fait passer Vincent Limagne, directeur technique dans le bâtiment, en intervenant lors de la master class introductive à la soirée. « Les diplômes nécessaires ou obligatoires sont impactants, mais pas non plus des obstacles. Moi je suis diplômé dans l’automobile, et je travaille dans l’aménagement du bâtiment : beaucoup de métiers s’apprennent dans l’entreprise ! »
Idem pour Loris, 22 ans, étudiant ingénieur en alternance : « Toutes les écoles se mettent à l’alternance, estime-t-il, pour appliquer ses connaissances théoriques, on apprend plus vite et d’autres aspects ». Aujourd’hui en poste à la ville de Strasbourg pour « piloter des projets de construction de A à Z », il se voit bien aussi mettre à profit la filière Abibac dans une expérience à l’international.
Jade et Emilie souhaiteraient aussi travailler avec les langues. Tout sourire et pleines d’énergie après deux journées de brevet blanc, elles sont en train de changer d’avis après avoir rencontré une cadre commerciale : l’une voulait être gendarme, l’autre faire du droit…
Valeurs humaines
Romy et Eléa avouent que le forum, « c’est mieux que taper un métier sur Google, et différent de parler aux professeurs. On pose des questions sans gêne, ils sont très accueillants et il y a un large choix de métiers ». Elles retiennent que « les valeurs humaines sont les mêmes partout, seule la formation change ». Une philosophie appliquée par le personnel du collège : tous volontaires un vendredi soir, leur investissement a valeur d’exemple.