C’est pas le Barça, c’est pas la Juve, mais ça gagne. « Attention, on sait jouer au foot ! », lance immédiatement Eddi Nardin, le coach de ce petit groupe attaché aux valeurs des troisièmes mi-temps.
« Enfin, on essaye… » Car ici, pas de vedette. Pas d’ancienne gloire. Pas d’ex-pro. « Non… Mes joueurs ne sont pas d’un niveau spécial. » La jeunesse alors ? « Non… J’ai une moyenne d’âge de 42 ans, c’est une moyenne classique on va dire. Reichshoffen par exemple, c’est un peu plus jeune. » Mais quoi alors ? Une équipe particulièrement physique ? « Pas particulièrement… Au contraire, on essaye de poser le jeu quand on peut. On a même du mal quand on se fait un peu plus rentrer dedans. »
Mais enfin ! Eddi ! Personne ne gagne tous ses matchs avec une équipe moyenne ! « Qu’est-ce que je peux dire ? Qu’on a une super équipe de potes ! On s’amusait bien il y a quelques années, alors j’ai remonté ce groupe, en rendant l’équipe de plus en plus performante. Et depuis deux, trois ans, on est vraiment pas mal. Je leur glisse des petits mots d’encouragement, je les fais travailler à l’entraînement, j’en vois qui progressent encore… J’ai joué dans la grande équipe de Gundershoffen, en D4 nationale, alors j’amène mon expérience. Faut croire que ça plaît, je reçois souvent des petits SMS des joueurs qui me disent qu’ils sont contents de comment ça se passe… » Seul accroc de la saison : Gundershoffen n’a pas plié en championnat et s’est même permis le luxe de passer un 5-1 au leader pourtant incontesté de la poule.
Les vétérans, c’est mieux maintenant
À 62 ans, Eddi doit composer avec un genou récalcitrant. On ne le voit plus sur un terrain le vendredi soir, mais il aime encore faire un peu tourner le ballon le mercredi soir. Deux soirées sanctuarisées et qui séduisent de plus en plus de footballeurs, parfois pressés de tourner la page du foot ‘senior’. À tel point que le coach a noté que le niveau s’était élevé de manière assez flagrante ces dernières années : « Ça a beaucoup progressé en trois, quatre ans. Le championnat vétéran, c’est beaucoup plus fort, avec des équipes vraiment costaudes. On ne le fera pas, mais je pense que l’équipe 1 de chez nous (District 4) aurait des difficultés à nous battre… »
Bonne ambiance, niveau de jeu qui s’élève, repas bien servis… Quel argument manque encore pour attirer en vétérans de bons jeunes – c’est-à-dire 35-36 ans ? « L’avantage, c’est que tu joues le vendredi soir. Quand tu commences à avoir des enfants, c’est bien d’avoir ton samedi-dimanche de libre. Et puis les femmes, elles sont plus trop foot comme dans le temps… » Vu comme ça… On signe où ?
Quart de finale de coupe d’Alsace, le 18 avril, sur la pelouse de Bischoffsheim.