Né en 1948 à Ingwiller, il fête ses 70 ans cette année, Jean-Marie Bund est devenu un animateur très spécial. D’abord menuisier dans la menuiserie familiale qu’il tiendra pendant 40 ans, il est aussi restaurateur. Avec sa femme, il a repris l’établissement de sa maman «Au chevalier» à Zinswiller. S’il s’est partagé entre la menuiserie et le restaurant pendant de longues années, il est maintenant une véritable star du loto bingo. En Alsace du Nord, son fan-club compte environ 500 personnes. Rencontre avec celui que tout le monde appelle James, James Bund.
Après une vie bien remplie, depuis quinze ans, vous animez des lotos bingo, racontez-nous votre belle histoire.
Je suis « tombé » animateur. Quand j’étais Président de la Ligue d’Alsace de fléchettes électroniques, il fallait trouver de l’argent. Pour remplir les caisses de l’association, j’ai organisé un loto. Il n’y en avait pas beaucoup à l’époque dans le Bas-Rhin. J’ai construit la première machine moi-même, comme à la télé. On a commencé doucement et maintenant j’anime des lotos dans toute l’Alsace. J’arrive avec mon sonorisateur, nous avons tout le matériel, parfois, il y a presque 1000 personnes, c’est quand même quelque chose.
Rappelez-nous le principe du loto bingo.
On achète des cartons, il y a des numéros dessus, on fait tourner la machine, les gens gagnent quand ils ont des lignes pleines ou des cartons pleins. À ce moment-là, ils crient bingo, un contrôleur arrive pour contrôler et c’est gagné. Le plus souvent, ils gagnent des bons d’achat.
Pourquoi êtes-vous très demandé ? Tout le monde vous aime ?
Il y a certainement des gens qui ne m’aiment pas, et c’est très bien, si tout le monde m’aimait, cela ne me plairait pas. Moi, je suis franc, je ne triche pas, je respecte les gens, c’est primordial. Vous savez, la plupart du temps, ceux qui jouent ne sont pas très riches, alors quand je peux les faire rire dès le départ, c’est très bien. C’est peut-être ce que les autres ne font pas. Quand TF1 est venu faire un reportage sur moi, ils ont aimé mon style,
qui paraît-il, est unique en France.
Comment décrire ce style ?
Je fais des entrées de salle. Avant chaque loto, j’arrive en Mexicain, en Tyrolien, en Elvis Presley, en curé. C’est tout un truc… Ensuite à la première pause je vais me changer et je redeviens simplement animateur, en chemise blanche. C’est comme mon maillot de football, « loto » c’est chemise blanche. Ce que nous faisons, personne ne le fait de cette manière.
Vous avez 70 ans, pourquoi aimez-vous faire l’animateur de loto bingo ?
Parce que je suis un bon vivant à la base, sinon « vous n’animez pas ». J’aime rigoler, j’aime danser, j’aime côtoyer les gens, c’est une habitude que j’ai prise dans le restaurant de ma mère quand j’étais petit.
Vous avez failli être footballeur aussi ?
Oui, à cette époque, en 1968, je m’entraînais avec l’équipe des jeunes du Racing. Le club m’a proposé un contrat, mais mon père m’a dit : « Si tu t’en vas, tu ne reviens plus à la maison ». Comme j’étais fils unique, il tenait à ce que je reprenne la menuiserie. Alors, je suis resté ici à Zinswiller, les gens du village m’ont acheté des chaussures de football pour que je joue au club.
Vous êtes toujours un homme très occupé ?
Nous allons vendre le restaurant, dès que nous aurons trouvé un acheteur. Je suis Président du club de pétanque de Zinswiller et j’anime environ 60 lotos par an. J’ai eu et j’ai toujours une vie de folie.