Au début des années 2000, des prêtres camerounais étaient installés à Kaltenhouse. Les habitants du petit village alsacien ont très rapidement sympathisé avec eux, mais surtout Claudie-Anne Dorffer et sa famille : « Grâce à eux et leurs relations, mon fils, qui était étudiant en médecine, a pu partir en stage au Cameroun », raconte Claudie-Anne. « C’est à son retour qu’il nous a sensibilisés à la situation sur place, à l’extrême pauvreté et à la misère qu’il a côtoyée », ajoute-t-elle. Touchée par ce triste constat, l’Alsacienne, alors infirmière libérale, son mari Armand et quelques amis, ont décidé de se rendre sur place pour se faire leur propre idée, pour savoir comment les aider au mieux : « En 2008, nous avons décidé de fonder une association, Alsacam, pour cadrer nos activités, séparée en deux antennes : une alsacienne et une camerounaise », précise Claudie-Anne, devenue présidente. Depuis cette date, les bénévoles rassemblent sans cesse tous types de denrées pour les stocker dans des conteneurs et les envoyer sur place : « Nous en envoyons un tous les deux ans. Nous y mettons de nombreux objets utiles : matériel médical, mobilier, habits pour enfants et adultes, fournitures scolaires, etc. Ce sont des denrées données par des particuliers ou des professionnels, que les gens du coin ne veulent plus. Ainsi, il nous arrive de collaborer avec des pharmacies, des hôpitaux et même des écoles ».
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De l’Alsace au Cameroun
En Alsace, en plus de rassembler des denrées, les bénévoles organisent aussi des événements pour récolter des fonds : « Cela nous permet de financer l’acheminement des conteneurs et de nombreux travaux sur place ». Depuis sa création, l’association a déjà contribué au financement et à la création d’un puits, à l’achat et à la pose de panneaux photovoltaïques, à l’extension et à l’aménagement de nombreux bâtiments, aux financements de véhicules, mais aussi à la création d’un champ de cacao et d’un élevage de cochons : « En plus de contribuer aux chantiers en se rendant sur place, Alsacam propose des journées de soins gratuits. Nous pouvons parfois accueillir près de 500 personnes sur une seule journée ! » Le 20 février, quelques bénévoles de l’association, dont Claudie-Anne, ont rejoint le Cameroun, les valises pleines d’espoir.