À 20 ans, vous êtes passé du loisir à la compétition. Quel a été l’élément déclencheur ?
Ma mère m’a offert un stage de pilotage sur piste. À l’issue, d’autres pilotes sont venus me voir pour me complimenter sur ma façon de rouler. J’ai commencé à m’entraîner, seul, sur des circuits locaux. Je payais ma journée de roulage. J’allais à l’Anneau du Rhin, à Hockenheim et même à Dijon. J’ai rencontré du monde, dont François Troesch, devenu mon ami et mon mécanicien. C’est lui qui m’a conseillé de me confronter aux autres, en course.
Parlez-nous de votre première véritable course !
Ma première course était au sein de l’Ultimate Cup Moto, le Championnat de France d’endurance, en août 2020. Ce n’était qu’un test, mais nous avons adoré l’expérience. Étant un grand fan de courses sur route, j’ai décidé de me lancer dans les courses de côte en 2022. Lors de la première saison complète, destinée à découvrir et jauger le niveau, j’ai tout de même terminé onzième. Lors de la deuxième saison, j’ai fini troisième. Pour la troisième saison qui vient de se terminer, François a tout sacrifié pour me suivre, et j’ai tout raflé : pole position et victoire sur l’ensemble des six courses. Je suis champion de France en titre de la catégorie. Je m’étais donné quatre ans pour gagner le titre : c’est mission accomplie.
Comment envisagez-vous votre avenir ?
Je participerai à l’IRRC (International Road Racing Championship), le circuit européen, dès le mois de mai. Ce sont des courses sur routes, sur circuits fermés, avec des départs en paquet. J’ai déjà pu y goûter à deux reprises cette saison, à Chimay, en Belgique, et à Frohburg, en Allemagne. L’idée est de participer à l’entièreté du championnat, de découvrir tous ses aspects, et de faire ce qu’on peut. Le niveau y est bien plus élevé. La saison me coûtera plus de 20 000 €. On me soutient, mais pas suffisamment, je dois puiser dans mes réserves. Ce que je fais de ma vie, c’est génial, mais
c’est très fragile.