à l’image des 3008 et des 5008, la Peugeot 508 est une franche réussite qu’ont logiquement couronnée les internautes appelés à voter, dans le cadre du 34e Festival Automobile International, pour la plus belle voiture de l’année. La berline coupée du Lion n’a laissé aucune chance à la concurrence, du moins celle qui affichait un ticket d’entrée à moins de 60 000 €. Ce titre vient ponctuer une brillante séquence qui, initiée par la sortie de la version 5-portes, s’est poursuivie avec l’arrivée, tout aussi remarquée, de la déclinaison break SW. Une euphorie qui gagne le groupe tout entier puisque PSA, en 2018, a engrangé un bénéfice net record, en hausse de 47 %, et a vu son chiffre d’affaires culminer à 74 milliards d’euros. Tout va bien pour le constructeur français qui était pourtant proche du dépôt de bilan en 2014. Le pari était pourtant loin d’être gagné. Les grandes berlines françaises sont en effet frappées par une étrange malédiction, comme en témoignent les destins des Renault Laguna et Lattitude ou de la dernière génération de la 508 elle-même. Le Losange a même baptisé sa dernière proposition « Talisman », comme pour mieux conjurer ce mauvais sort.
L’art de la séduction
Comme pour mieux profiter de l’élan retrouvé avec ses compactes (208 et 308) puis avec ses très réussis SUV (3008 et 5008), Peugeot n’a rien conservé de la précédente 508. Une page blanche pour une nouvelle histoire. Face à la déferlante des SUV, il fallait absolument innover pour ne pas subir le même sort que l’Opel Insignia ou que la Ford Mondeo. Le constat était simple : la grande berline statutaire, un peu à l’image des monospaces, a fait son temps. Les formules qui marchent, comme la VW Arteon, l’Audi A5 Sportback, la Volvo S60 ou encore la Renault Talisman, sont plus modernes et plus sportives. La solution est en fait assez simple : transformer la berline en coupé. En pleine forme, les designers du Lion s’en sont donné à cœur joie, offrant un résultat impressionnant de maîtrise et d’élégance.
La nouvelle silhouette repose sur trois grands axes de travail, trois coups de crayons géniaux : le dessin d’une chute de toit vertigineuse vers la poupe, la disparition du coffre au profit d’un hayon et l’effacement des cadres de vitre. Il n’en fallait pas plus pour métamorphoser un majestueux mais pataud vaisseau amiral en sportive déchaînée. La face avant parachève ce tableau de maître avec sa calandre au fort caractère et sa signature lumineuse toujours aussi maîtrisée. Le 508 placé au-dessus du Lion montre que Peugeot s’appuie sur son plus glorieux passé, en l’occurrence la 504 qui arborait la même particularité il y a exactement 50 ans de cela.
Même si l’on peut regretter que les partis pris esthétiques grèvent un peu visibilité et habitabilité – le coffre, par exemple, perd 30 l pour passer à 480 l –, on se consolera avec la présentation intérieure. Épurée et élancée, la planche de bord est une merveille du genre que viennent rehausser une nouvelle version de l’i-cockpit et son instrumentation digitale. La dotation est à l’avenant, avec tout ce qui se fait de mieux en matière d’aides à la conduite (freinage d’urgence automatique, alerte de risque de collision et de franchissement de ligne, reconnaissance des panneaux, surveillance des angles morts, reconnaissance étendue des panneaux de signalisation, commutation automatique des feux de route, alerte attention conducteur, caméra de recul, aide graphique au stationnement avant et arrière, etc.) et d’info-divertissement. Pour plus d’espace, on se tournera vers l’excellente déclinaison break, tandis que les versions GT Line et GT sont là pour ceux qui veulent une présentation encore plus luxueuse.
2019 sur les chapeaux de roues
À son lancement l’an passé, la 508, qui jouit d’un comportement particulièrement dynamique et offre des sensations très pures, manquait de souffle. Les moteurs retenus alors – le 1,5 1 BlueHDi de 130 ch et le 2 l BlueHDi en 160 et 180 ch côté diesel ou encore le 1,6 l PureTech en 180 et en 225 ch côté essence –, aussi sûrs, souples, polyvalents et joueurs soient-ils, ne permettaient pas à la 508 d’atteindre le niveau de performances des grandes rivales allemandes avec leurs blocs pouvant dépasser les 300 ch. Sans parler de l’absence d’une déclinaison hybride.
L’année qui s’ouvre verra la 508 combler ce manque avec brio. En fin d’année arriveront tour à tour une version hybride rechargeable associant le 1,6 l PureTech 180 ch à un moteur électrique de 110 ch placé sur l’essieu avant pour une puissance cumulée de 225 ch et, surtout, des consommations pouvant descendre à 2 l/100 km et des émissions de CO2 réduites de 100 g/km.
Au grand désespoir de ses fans, Peugeot a certes confirmé que le sublime concept e-Legend ne servirait pas de base à une éventuelle version coupée de la 508, mais le département Sport du Lion n’a pas renoncé à mettre la main à la caisse à outils. Issue d’un concept Peugeot Sport Engineered présenté au Salon de Genève, une déclinaison très musclée de la version hybride prendra également la route d’ici à la fin de l’année. Un second moteur électrique trouve place sur l’essieu arrière pour une puissance cumulée d’au moins 300 ch – voire flirtant avec les 400 ch si Peugeot décide de lâcher les brides comme sur le concept. Une telle proposition indécente permettrait à la 508 de boucler le 0 à 100 km/h en 4,3 s ! La 508 complétera ainsi parfaitement une offre déjà solide qui débute à 32 300 € et qui culminera à plus de 50 000 € en version PHEV. La grande lionne n’a pas fini de rugir.