Et dire que PSA était au bord de la faillite il y a moins de cinq ans avant que Carlos Tavares, au prix d’un lourd tribut payé par les salariés du groupe, ne parviennent à transformer ses ambitions, « back in the race », en réalité sonnante et trébuchante ! L’an passé, le constructeur français a enregistré des résultats records : chiffre d’affaires en hausse de 19 % à 74 milliards d’euros et, surtout, bénéfice net en progression de 47 %. Assez pour remercier les petites mains des chaînes de production en les gratifiant d’une prime de 3 800 € bruts. Les signaux sont donc au vert à tous les étages. Même DS, qui avait anticipé que l’année 2018 serait une année de transition, progresse de 0,8 % sur le plan mondial et de près de 7 % sur le sol européen. Le plan s’est déroulé sans accroc puisque le flambeau a été parfaitement transmis entre la « vieille » génération de DS, née avec des chevrons en guise d’ADN, et la nouvelle, chimiquement pure. Le meilleur indicateur de ce passage de témoin réussi réside dans les bons résultats du DS7 Crossback : sorti l’an passé, il a représenté 52 % des immatriculations, passant ainsi devant la DS3 qui réalisait encore 57 % des ventes en 2017.
Des vents porteurs alors même que le luxueux SUV n’avait pas encore atteint sa pleine maturité et se présentait avec deux grandes lacunes : l’absence temporaire d’un bloc essence puissant et d’une offre hybride décente. Le DS7 Crossback a, depuis, décidé de combler ses errances, en premier lieu avec l’arrivée du moteur PureTech 225 ch puis celle, prévue pour le début de l’été, de la version hybride e-Tens. Une nouvelle ère peut ainsi s’ouvrir pour la prestigieuse filiale de PSA qui prévoit une nouvelle sortie par an au cours des six prochains millésimes.
Le luxe à la française
Sans rien changer d’une formule qui émerveille, le DS7 Crossback muscle donc son jeu. Véritable hommage à une certaine idée très tricolore du luxe, le SUV joue à fond la carte du savoir-faire haut de gamme français, tant prisé à l’étranger comme en témoignent les performances exceptionnelles de marques comme Vuitton ou Chanel.
Preuve que cela fonctionne : 54 % des nouveaux propriétaires ont retenu les finitions les plus haut de gamme (versions Grand Chic et Executive) et 39 % d’entre eux ont choisi de prendre l’option DS Connected Pilot (conduite semi-autonome), conscients du fort pouvoir d’attraction du crossover.
Esthétiquement, la réussite est, il faut le reconnaître, absolue. Les designers du Lion font des merveilles depuis la 3008 et la 5008 et se sont surpassés avec ce DS7 Crossback. Équilibre des volumes, alchimie parfaite entre sportivité et chic très parisien… le DS7 Crossback ne tombe dans aucune ostentation tout en dégageant un tempérament bien trempé, notamment à travers sa sublime calandre en nid d’abeille. La signature lumineuse, toute en petites touches discrètes, vient affiner une silhouette qui impressionne. Le DS7 Crossback peut s’avancer la tête haute aux côtés des Lamborghini Urus et des Jaguar F-Pace et toiser la concurrence germanique (Audi Q3, BMW X1, etc.).
À l’intérieur, le SUV se démarque pleinement de ses rivaux teutons. Les interrupteurs coudés s’écoulent le long de la console centrale, les évents d’aération latéraux sont pyramidaux avec une finition cloutée (comme la malle d’un célèbre maroquinier) et une montre de l’horloger français BRM, que n’aurait pas reniée le grand Cartier lui-même, orne majestueusement la planche de bord. On est loin de l’austérité allemande, même si l’ensemble peut paraître un peu trop chargé. Rien à redire, toutefois, du côté de l’assemblage et des finitions, tout simplement irréprochables.
Comme ses adversaires d’outre-Rhin, le DS7 Crossback sert de vitrine technologique au groupe PSA. Le Connected Pilot, à la fois système d’aide au maintien en voie et régulateur adaptatif capable de contrôler automatiquement les distances de sécurité sur autoroute, convainc et séduit. Le système d’infodivertissement et d’instrumentation très high-tech aussi. Petit plus, un capteur de vision nocturne, grâce à une caméra placée dans la calandre, affiche les obstacles – piétons ou animaux – tapis dans la nuit ou l’obscurité. Les projecteurs motorisés Active LED Vision avec élargissement ou allongement du faisceau en fonction du type de route, de la vitesse et de l’angle de braquage du véhicule font le trait d’union entre le glorieux passé de DS – on pense bien sûr ici aux lampes pivotantes des premiers modèles – et l’avenir lumineux du constructeur.
Sans faute
Depuis son lancement, l’offre moteur s’est élargie avec l’arrivée de l’excellent bloc essence de 225 ch qui manquait tant alors pour aller véritablement titiller des rivaux affichant ostensiblement leurs muscles. D’ici au mois de juin, une version hybride sonnera l’heure de la révolution chez PSA. Depuis l’abandon de la technologie Hybrid4, associant moteur diesel et blocs électriques, le constructeur naviguait sans proposition de cet acabit. Une lacune fâcheuse quand on sait que l’ensemble de la concurrence a franchi le pas et que le public est de plus en plus demandeur, sans compter les normes antipollution qui n’ont de cesse de se durcir.
Le DS7, version e-Tens, servira donc de pionnier pour le groupe entier. Le dispositif repose sur le 1,6 l THP de 200 ch et sur deux ensembles électriques – un sur chaque essieu – pour une puissance cumulée de 300 ch et de 450 Nm de couple. Disposant de 50 km d’autonomie en tout électrique et d’une transmission intégrale jusqu’à 130 km/h, ce DS7 hybride rechargeable abat le 0 à 100 km/h en 7 secondes et affiche une consommation normalisée sous les 2 l/100 km et des rejets de CO2 sous les 40 g/km. Impressionnant pour une belle bête qui pèse près de 2 tonnes. Le Diesel 2 l BlueHDI de 180 ch, très polyvalent, reste au catalogue. Ainsi armé, le DS7 Crossback, dont les tarifs débutent à 31 200 € et culminent à plus de 65 000 €, a tout pour marquer l’année de son empreinte.