L’enfant parfaite c’est Roxane, fille unique, parents divorcés, lycéenne dans un établissement parisien d’exception, une bande d’amis, un amoureux, et une véritable passion pour le rap, la seule musique capable de faire écho au désespoir qui hurle en elle. Roxane a du mal à faire face aux multiples pressions, celles des parents, des professeurs, de l’institution scolaire, de l’apparence, des réseaux sociaux. Cette peur de décevoir lui ronge les tripes. Alors quand l’acné sonne le glas de l’image glacée qu’elle s’était fabriquée, elle a besoin d’un traitement très fort et n’a d’autre recours que de solliciter François, un ancien ami de son père, devenu médecin.
Et le drame s’enclenche…
Avec le personnage de Roxane, l’auteur dissèque l’adolescence avec minutie, dans ce qu’elle vient dire, à travers son langage, sa musique, ses amitiés, ses amours, ses désirs. C’est fort et c’est tranchant de vérité. Et puis, il y a les adultes et leurs propres fragilités, cette manière si commune de vouloir le meilleur en activant le pire. Comme le dit si bien Roxane : « Avec eux nous sommes priés d’être compétitifs, conformes, de bons produits homologués. Quels que soient nos efforts, nous serons défaillants ».
Ce roman sonne très juste, en nous confrontant en tant que parents à des schémas qui nous rappellent que ce système de pensée consume dangereusement les âmes de nos enfants, leur occultant leur part d’insouciance et leur profonde raison d’être. Ce livre est passionnant. Il permet de nous rappeler la complexité de l’adolescence et cette importance de décentrer nos regards, d’aller au-delà de nos habitudes, de nos certitudes, de notre égoïsme, de notre histoire personnelle afin de faire évoluer nos enfants vers la véritable musicalité de leurs vies. Ne pas les voir sombrer dans le magma de nos peurs et de nos transmissions toxiques, c’est très certainement cela notre véritable mission et le message de ce récit.